Technologie 2 avril 2024

D’agriculteur à vendeur de kilowattheures

Copropriétaire d’une entreprise familiale spécialisée en grandes cultures bio et en production forestière, à Saint-Cléophas, dans le Bas-Saint-Laurent, William Pelletier en a eu assez, il y a quelques années, de mettre des billots de bois dans son système de chauffage. Il a commencé à s’intéresser aux systèmes plus sophistiqués d’alimentation automatisée à base de copeaux de biomasse forestière résiduelle.

Après une analyse de marché, il a décidé non seulement de se doter d’un tel système pour chauffer ses bâtiments et son grain, mais également, de vendre cette solution. 

Différentes options sont offertes à ses clients, qui peuvent acheter la chaudière, la tuyauterie et les copeaux. « On peut aussi installer le système et broyer les copeaux du bois résiduel provenant de leur propre terre. Dans notre région, le Bas-Saint-Laurent, les producteurs agricoles ont un ratio de cultures-terres forestières d’environ 65 %-35 % », explique le président de Pelletier Bioénergie, qui est également coactionnaire, avec ses parents, de Groupe Pelletier, rassemblant les activités agricoles de la ferme.

Pelletier Bioénergie installe aussi des chaufferies mobiles chez des clients, en plus d’assurer l’approvisionnement en copeaux, afin de leur vendre des kilowattheures.

C’est nous qui allons chercher les subventions, mais on leur offre un prix garanti sur plusieurs années. Plusieurs agriculteurs sont accotés serrés avec leur endettement et ça fait leur affaire.

William Pelletier

Si la propriété desservie est vendue, la chaufferie peut être déplacée.

William Pelletier à côté d’une chaudière offerte par Pelletier Bioénergie. Photo : Gracieuseté de Pelletier Bioénergie

Pelletier Bioénergie a installé six systèmes jusqu’à présent et est en discussion pour 16 autres projets dans sa région, dont des producteurs d’œufs, des éleveurs de porcs et des producteurs laitiers. « C’est le fun. Ça rend les entreprises plus résilientes, parce que ça peut fonctionner avec leur propre ressource en bois ou celle de leur voisin. Un producteur agricole qui aurait, grâce à ses installations et ressources, une grande capacité de production pourrait même revendre de l’énergie thermique à ses voisins immédiats », croit-il.