Vie rurale 5 janvier 2023

La double vie agricole d’une jeune avocate

Catherine Paquet, une avocate de Neuville, mène une double vie depuis quatre ans. Elle est à l’emploi de BCF, un important cabinet d’avocats à Québec, en plus de travailler au sein de son entreprise agricole Deux sœurs et cie.

La jeune femme de 25 ans, qui a toujours contribué à l’entreprise bovine de ses parents, la Ferme Syldia, s’est laissé tenter par un projet, en 2018, lancé par sa sœur jumelle, Anne-Sophie, laquelle est d’ailleurs candidate à L’amour est dans le pré cette année.

« Ma sœur a fait une technique en Gestion et technologies d’entreprise agricole à Lévis-Lauzon. Elle a découvert la production de chèvres de boucherie. Elle a commencé avec son élevage et j’ai embarqué avec elle dans ce projet […]. On a créé notre entreprise en marge de la ferme familiale », explique Catherine.

« Nos parents nous ont prêté un petit espace dans l’étable, précise-t-elle. On a commencé avec quelques chèvres et des poules, mais nous avons rapidement manqué de place. Un mois plus tard, la grange voisine a été mise en vente. On a acquis le bâtiment et un hectare. C’était trop une belle opportunité pour la laisser passer. » L’entreprise compte désormais sur 100 poules et une quinzaine de chèvres Boer. Elle cultive aussi quelques légumes comme des courges et des pommes de terre.

Les deux complices ont construit une boutique pour vendre directement à la ferme leurs produits et ceux d’une cinquantaine de producteurs de la région. L’entreprise compte maintenant sur cinq employés.

Horaire chargé

Spécialisée dans le secteur du litige, Catherine Paquet travaille de 40 à 60 heures par semaine comme avocate, en plus de passer de 15 à 20 heures à la ferme. Chaque jour, elle commence sa journée à la ferme, avant de se diriger au bureau. Après le travail, elle retourne à l’étable. La fin de semaine, elle consacre une journée à la boutique.

« Sans ma sœur et l’aide de ma famille, je ne serais pas en mesure de faire ça, souligne-t-elle. […] Mon travail d’avocate est demandant, mais c’est assez flexible. Comme en agriculture, c’est sûr qu’il y a certaines périodes de rush. Par contre, si j’ai une obligation à la ferme, on ne me l’a jamais reproché. »

« Je suis surprise de conjuguer mes deux passions, poursuit-elle. De prime abord, on pourrait penser que ce sont deux professions qui ne semblent pas compatibles, mais c’est le contraire. Les deux nécessitent une rigueur et une volonté du travail bien fait. Je ne viens pas d’une famille de juristes, mais je viens d’une famille d’agriculteurs qui m’a appris à travailler. Je ne compte pas mes heures et je suis passionnée par ce que je fais. »

Catherine ne cache pas sa fierté d’être la quatrième génération de Paquet en agriculture. « J’espère toujours continuer à faire les deux métiers, dit-elle. Ça m’apporte de bonnes valeurs. J’aime ce milieu. Peut-être qu’un jour, à ma retraite, je vais retourner à temps plein dans l’entreprise. » 

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