Il y a près de 100 ans, une épidémie de peste bovine qui s’est propagée dans le monde entier a mené à la création d’un Office international des épizooties, à Paris, en 1924. « Cette crise a clairement démontré combien les maladies animales peuvent représenter une menace pour la sécurité alimentaire et la croissance économique et par conséquent, la communauté mondiale se doit d’aborder ces problèmes de façon coordonnée », lit-on sur le site Internet de cet office, aujourd’hui rebaptisé l’Organisation mondiale de la santé animale. Les éclosions de maladies à déclaration obligatoire y sont répertoriées quotidiennement, avec la collaboration de quelque 183 membres à travers le monde.

Au Québec, ce sont également des épidémies de maladies animales qui ont amené l’industrie, les gouvernements et les chercheurs à s’organiser face à ces risques. Par exemple, le Groupe de recherche sur les maladies infectieuses en production animale, qui regroupe des chercheurs en virologie, en bactériologie ou en biologie moléculaire, a été mis sur pied pour coordonner la recherche face à la pleuropneumonie porcine. « C’est une bactérie très virulente qui a fait des ravages dans les fermes du Québec dans les années 1980 », se remémore le vétérinaire Jean-Pierre Vaillancourt. La mission du groupe a ensuite été élargie à toutes les productions animales et a mené à la création du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole, « un centre multidisciplinaire regroupant l’essentiel de l’expertise des universités québécoises, et qui aborde l’enjeu de la santé autant pour les animaux d’élevage que pour le personnel agricole, les intervenants de l’industrie et le public en général », précise-t-il. 

L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles a également été créée en 2005, à la suite d’une éclosion d’influenza aviaire hautement pathogène en Colombie-Britannique, en 2004. L’un de ses mandats a été de développer un plan d’urgence face à l’arrivée possible de cette maladie au Québec. Son équivalent du côté porcin, l’Équipe québécoise de santé porcine, a vu le jour en 2013 pour aider le secteur à se préparer à l’arrivée de la diarrhée épidémique porcine qui sévissait alors aux États-Unis.

5 épidémies animales gérées au Canada

Influenza aviaire
Depuis 2021, des cas du virus H₅N₁ de l’influenza aviaire hautement pathogène sont répertoriés dans l’ensemble du Canada. Les cas antérieurs de la maladie ont eu lieu au Manitoba en 2010, en Colombie-Britannique en 2014, et en Ontario en 2015 et en 2016.

Encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle)
Depuis 2003, 19 cas de l’encéphalopathie spongiforme bovine classique et atypique ont été confirmés dans le bétail domestique au Canada, dont quatre cas de 2010 à aujourd’hui, mais aucun au Québec.

Encéphalopathie spongiforme bovine (maladie de la vache folle) 
Depuis 2003, 19 cas de l’encéphalopathie spongiforme bovine classique et atypique ont été confirmés dans le bétail domestique au Canada, dont quatre cas de 2010 à aujourd’hui, mais aucun au Québec.

Maladie débilitante chronique des cervidés
Des troupeaux de cervidés domestiques (cerfs et wapitis) ont été infectés par la maladie débilitante chronique de 2011 à aujourd’hui, dont un cas au Québec en 2018.

Tremblante du mouton
Plusieurs troupeaux de moutons et de chèvres infectés depuis 2011 à travers le Canada.