Près du quart des récoltes de pois verts à l’eau  

Sur près de 4 500 hectares de pois verts semés au Québec pour le transformateur Nortera, 1 000 avaient été abandonnés en date du
21 juillet, principalement en raison des excès d’eau des dernières semaines qui ont empêché la récolte à un moment où le mûrissement était accéléré par la chaleur. 

« C’est au-delà de la moyenne, ces statistiques; je dirais que c’est assez catastrophique », témoigne Pascal Forest, président des Producteurs de légumes de transformation du Québec, qui ont compilé les données. 

Un producteur de Saint-Robert en Montérégie, Paul Caplette, raconte par exemple s’être résigné à laisser au champ le tiers des 28 hectares de pois de conserverie qu’il a semés cette saison pour Nortera. Dans la nuit du 20 au 21 juillet, les opérateurs engagés par le transformateur qui devaient procéder à la récolte dans ses champs se sont butés à 40 millimètres de pluie tombés en 30 minutes, rendant difficile, voire impossible, le travail avec la machinerie.

« Sur 28 hectares à faire, ils ont finalement réussi à en faire 6. […] Ils ont réessayé de rentrer dans le champ [le 23 juillet]. Le sol était mou, mais les machines étaient autonomes. Ils ont récolté une dizaine d’hectares », détaille l’agriculteur, dont le reste des superficies a été abandonné. Il précise que la fenêtre de temps pour recueillir les pois de conserverie est courte, une fois que la croissance est avancée. « Plus la récolte retarde, plus les petits pois deviennent farineux. »

Du côté de Nortera, le directeur général, Daniel Vielfaure, confirme de bons rendements de pois au Québec, mais des difficultés à les récolter. Il espère de meilleures conditions pour la récolte de haricots et de maïs sucré, qui commencera sous peu. 

Ce n’est pas une saison mauvaise pour les plantes elles-mêmes. En fait, les rendements sont bons. S’il n’y a pas trop d’eau, on espère être capables d’aller récolter les haricots et le maïs.

Daniel Vielfaure

M. Vielfaure assure qu’il ne manquera pas de pois de transformation, puisqu’il ira en puiser ailleurs en Amérique du Nord, où il en cultive aussi et où les récoltes ont été bonnes.

La Financière surveille les avis de dommages

Dans un courriel, La Financière agricole du Québec a indiqué suivre de près les avis de dommages déposés par les agriculteurs, toutes cultures confondues, en ce qui a trait aux excès d’eau, pour accélérer le traitement des dossiers. Une rencontre « du comité sur l’état des cultures » avec l’ensemble des productions concernées a d’ailleurs eu lieu le 26 juillet. La Financière dit prioriser les dossiers en lien avec les « événements climatiques actuels » et « optimiser la présence sur le terrain » afin de constater les dommages et de verser éventuellement des indemnités.