Grandes cultures 15 février 2024

Un bon système de séchage pour pallier les aléas du climat

Depuis la plantation jusqu’à la récolte, les producteurs de grains sont à la merci de mère Nature, d’où l’importance de posséder un système de séchage efficace et adapté à leur production. 

La météo n’a pas été la même dans toutes les régions, mais essentiellement, 2023 a été une année pluvieuse et humide. Les grandes récoltes en maïs ont été plus affectées que la production du soya, par exemple, qui ne s’en tire pas si mal, selon Philippe Henri, président du fabricant d’équipement Law-Marot-Milpro. 

Certaines régions ont enregistré des « coups de pluie » moins intenses et eu de bons rendements, alors que d’autres, comme le Centre-du-Québec ou la Chaudière-Appalaches, ont obtenu des rendements médiocres à cause de l’abondance des précipitations, observe Ronald Bousquet, représentant pour les Équipements Dussault. « À certains endroits, on a mis un mois et demi pour récolter le blé, ce qu’on fait normalement en deux semaines », dit-il.

Police d’assurance

Selon Philippe Henri, il faut voir l’équipement de séchage comme une police d’assurance quand on a des années plus difficiles comme celle que le Québec a vécue l’an dernier. L’un des nombreux avantages du séchage, note Michel Leroux, représentant des ventes chez Agri-Industries, est d’augmenter la durée de conservation de la récolte. Un système de séchage permet également au producteur de récolter plus tôt. 

Une solution de séchage efficace peut réduire les risques de moisissure ou de dégradation si votre culture reste dans le champ une journée de plus que nécessaire.

Michel Leroux, représentant des ventes chez Agri-Industries

Or, si la récolte a subi l’humidité, un séchage adéquat du grain avant l’entreposage évitera des problèmes de moisissure, précise Ronald Bousquet.

Le système Shivvers convient pour de plus petites entreprises. Gracieuseté de Philippe Henri

Shivvers

Les séchoirs de marque Shivvers distribués par Agri-Industries, que l’on peut installer à l’intérieur du silo, se distinguent, selon M. Leroux, par leur capacité à augmenter le poids spécifique du grain, ce qui accroît sa valeur. 

De fabrication américaine, ce silo-séchoir vise essentiellement le marché des plus petits producteurs qui ont souvent une production parallèle dans le secteur laitier ou porcin. « Cette technologie ne brise pas le grain de maïs », dit-il.

Doté d’une technologie de contrôle de température de pointe, le système de séchage informatisé Shivvers offre une solution complète pour un contrôle précis de la température. Il est compatible avec diverses méthodes de récolte, réduit les coûts de main-d’œuvre et d’exploitation et préserve la qualité.

Les séchoirs sont offerts en deux modèles : le Dri-Flo et le Circu-Lator, selon les besoins du producteur. Les systèmes Dri-Flo déchargent le grain séché à travers une vis de déchargement horizontale située sous le plancher de séchage et ne comportent pas de vis de déchargement verticale. Grâce à l’incorporation d’une vis verticale centrale, les systèmes Circu-Lator offrent un ensemble unique de capacités en permettant à la fois un fonctionnement en flux continu et par lots.

Le silo-séchoir convient bien aux plus petits producteurs, selon Ronald Bousquet. Photo : Gracieuseté de Ronald Bousquet

Silos-séchoirs

Selon Ronald Bousquet, les gros producteurs ont déjà des équipements de séchage efficaces, mais coûteux. Pour les plus petits producteurs qui récoltent de 400 à 1 000 tonnes par année, le silo-séchoir devient l’outil idéal. Il est efficace et permet une température plus basse qu’un séchoir à haute température, tout en étant plus économique puisqu’il sert du même coup à l’entreposage. 

« Un petit producteur qui fait battre son grain à forfait devient à la merci de la disponibilité de l’équipement et peut perdre quelques bonnes journées. Il devrait au moins avoir un silo-séchoir pour obtenir un bon niveau d’humidité, dit M. Bousquet. Pour les plus gros producteurs, on a un nouveau séchoir produit par Brock, le Vector, dont la sortie est prévue en 2025. Il va faire du poids spécifique, une meilleure qualité de séchage et une économie de carburant. »

Le séchoir MixFlow permet d’augmenter le poids spécifique du grain. Photo : Gracieuseté de Philippe Henri

MixFlow

Philippe Henri insiste lui aussi sur le fait « qu’un bon séchoir permettra d’accroître le poids spécifique du grain, ce qui augmentera sa qualité, et donc son prix ». Le producteur doit prendre cela en considération lors du choix de son équipement de séchage, ajoute-t-il.

Pour cela, il conseille l’installation d’un système de type MixFlow. « Il s’agit d’un système à faible débit d’air avec un grand temps de rétention dans le séchoir », explique le spécialiste.

Le MixFlow s’adresse cependant principalement aux grandes entreprises qui produisent 10 000 tonnes métriques de grains ou plus par année. Selon lui, les gros producteurs ont intérêt à investir dans un équipement permettant une meilleure récupération de la chaleur, ce qui rendra le séchage plus uniforme et permettra d’obtenir un meilleur classement de leur production de grains et de meilleurs prix sur le marché. 

Toutefois, selon Philippe Henri, « il n’y a pas de mauvais systèmes de séchage; tout dépend de ce que l’on veut en faire, de la quantité qu’on a à sécher et de notre capacité de consommation de gaz naturel ».