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En novembre dernier, certains consommateurs de l’Estrie ont pu découvrir sur les étals, à côté des racines importées, du gingembre mature ayant poussé au Québec. « D’après mes recherches, il n’y en a pas d’autres », dit Sophie Gendron, coactionnaire de la Ferme Gendron-Benoit, à Bromont.
Acéricultrice depuis 2011, elle a décidé d’acheter un lopin de terre voisin de son érablière et a profité de la pandémie de COVID-19 pour déménager sa résidence principale de Brossard à Bromont. Sur cette nouvelle propriété, elle souhaitait développer une autre production, cette fois en serre. « Je voulais produire une alternative locale à un aliment importé », raconte-t-elle.
C’est un partenaire d’affaires qui lui a suggéré le gingembre. « Mes recherches m’ont confirmé que c’était effectivement intéressant. Le gingembre est un produit recherché. Le gingembre possède des propriétés bénéfiques pour la santé et sa production nécessite peu de main-d’œuvre », dit celle qui détient un diplôme en agroéconomie et a notamment été directrice générale d’Expo-Champs et du Salon de l’agriculture.
Le gingembre local est déjà présent au Québec, mais dans sa forme « jeune ».
Le jeune gingembre est d’allure bien différente que le mature qu’on retrouve en épicerie, qui, lui, est exclusivement importé. « [Le jeune] est grand comme un doigt; il est blanc et rosé. Son goût est un peu moins piquant que le gingembre mature et il n’est pas filandreux. Celui à maturité a une écorce brune. Notre ferme vend du jeune gingembre et du gingembre mature. »
Sophie Gendron cultive son gingembre dans sa serre d’une grandeur de 30 pi sur 100 pi (9 mètres sur 30 mètres) faite de toile et de panneaux de polycarbonate. Si la production s’est avérée un franc succès, selon l’agricultrice, la mise en marché s’est toutefois avérée un défi. « Il me reste 200 kilos à vendre », mentionne-t-elle.
Il faut dire que, pour cette première saison, la productrice n’avait que deux points de vente régionaux, à savoir la succursale locale de Metro et le kiosque d’un agriculteur. Elle compte toutefois élargir son réseau l’an prochain et recherche un partenaire qui accepterait de vendre de grandes quantités.
Sophie Gendron juge aussi que son emballage et son branding n’étaient pas au point. « Ça prend un look plus sophistiqué pour aller chercher ce marché. C’est là-dessus que je vais travailler dans les prochains mois », raconte-t-elle.
Elle explore également la transformation de l’aliment. Des tests ont déjà été réalisés, avec la création d’une tartinade sucrée aux carottes et gingembre, d’une confiture de gingembre, puis de gingembre frais, haché, en pot, vendu à la manière de l’ail.
La productrice a confiance en l’avenir. « Le jeune gingembre se vend très bien au consommateur, à 50 $ du kilo, et je pourrais aller chercher le même prix », estime-t-elle.
Quoiqu’il en soit, elle se dit fière du chemin accompli jusqu’à présent. « Je suis fière de l’ambition que j’ai eue. Dans la vie, je ne suis pas une fille qui échoue, je suis une fille qui apprend. »