Bovins 10 avril 2024

La dette de l’abattoir Levinoff-Colbex radiée

QUÉBEC – L’assemblée générale annuelle des Producteurs de bovins du Québec (PBQ), qui s’est tenue à Québec les 26 et 27 mars, a été marquée par plusieurs changements importants, dont ce qui s’annonce comme la fin de la saga de l’abattoir Levinoff-Colbex.

L’assemblée a entériné une entente avec Investissement Québec, radiant une dette de 19,5 M$. Rappelons qu’à la suite de la faillite de cet abattoir consacré aux vaches de réforme, en 2010, les producteurs avaient contracté une dette importante. « Pendant des années, ils ont quand même remboursé 32 M$ à raison de 53 $ par tête », précise le producteur André Couture, membre du comité de mise en marché des bovins de réforme et veaux laitiers. 

De ces contributions, une somme de 2,6 M$ demeurait toutefois en réserve. En échange de la radiation de la dette restante, Investissement Québec a demandé à ce que cette cagnotte soit destinée au développement durable et à la réduction des gaz à effet de serre (GES) émis par le secteur. « Je tiens à souligner l’ouverture d’esprit d’Investissement Québec pour le règlement de cette entente », a pour sa part affirmé Sylvain Bourque, président du même comité.

Les délégués présents à Québec ont également ratifié les augmentations importantes à la contribution au plan conjoint des PBQ, tant pour le montant par entreprise que pour le montant par tête. Par exemple, pour le bouvillon d’abattage, le prélevé est passé de 2 $ à 3,95 $ par tête. Les autres secteurs ont connu des hausses similaires. « Certains montants n’avaient pas bougé depuis 1995, a expliqué en entrevue le président sortant, Jean-Thomas Maltais. Ces dernières années, on a connu en même temps une baisse du nombre d’entreprises ET une baisse de la production, en plus d’une rapide hausse de coûts. C’est le pire des scénarios possible. »

Sébastien Vachon

Un nouveau président

Après deux ans à la tête du regroupement, M. Maltais a dû céder sa place à Sébastien Vachon, producteur de bovins de boucherie à Saint-Frédéric, dans Chaudière-Appalaches. Ce dernier, qui était à la tête du comité de mise en marché des veaux d’embouche des PBQ, s’est empressé, en entrevue, de souligner les contributions de son prédécesseur. « Il y a eu l’entente avec Investissement Québec pour l’abattoir, le financement du plan conjoint, et il a livré le plan de communications », a-t-il notamment mentionné. 

Aux prises avec une baisse significative d’activité, le secteur bovin a pris différentes mesures, depuis deux ans, pour faire valoir sa production et stimuler la demande auprès des Québécois. À cet égard, le nouveau président compte poursuivre des démarches, comme le site de ­vulgarisation aux consommateurs lesfaitboeuf.com et la certification Bœuf du Québec, qui ont tous deux vu le jour en 2023.

Avec les normes environnementales et de bien-être animal qu’on doit rencontrer, les producteurs d’ici n’ont pas à avoir honte. C’est important de dire ce qu’on fait de bien. Nous sommes aussi un atout pour le dynamisme de l’économie des régions et pour valoriser les terres de roches 

Sébastien Vachon

Contrairement à la croyance souvent véhiculée dans la population voulant que les producteurs de bovins font partie du problème, il croit plutôt qu’ils font partie de la solution.