Économie 10 avril 2024

L’abattage des vaches de réforme encore problématique

Sylvain Bourque

L’abattoir Levinoff-Colbex avait pour ambition à résoudre le déficit en matière de capacité d’abattage des vaches de réforme au Québec. Or, près de vingt ans plus tard, ce problème est toujours d’actualité. « On a de la misère à acheminer les vaches les plus faibles là où il le faudrait », explique Sylvain Bourque, président du comité de mise en marché des bovins de réforme et veaux laitiers. Il rappelle que, selon le règlement, les vaches de réforme doivent être acheminées à l’abattoir le plus proche. « Mais les plus proches sont plus petits et ne sont pas sous inspection du MAPAQ ou du gouvernement fédéral. Sinon, il faut que leur transport dure moins de 12 heures. Et là encore, ce n’est souvent pas possible. Les gros abattoirs sont à 800-1 000 kilomètres. » Les éleveurs sont donc face à un dilemme. « Plusieurs sont obligés de se résigner à ­euthanasier leurs vaches », a-t-il rapporté.

Grâce à l’entente avec Investissement Québec, un montant résiduel de 2,6 M$ pourra servir à trouver une solution à cet enjeu.

Abattre ces vaches, c’est un grand gaspillage alimentaire. On n’a pas de chiffres officiels, mais on a autour de 4 800 producteurs ­laitiers au Québec. On peut imaginer sans problème que la moitié d’entre eux a euthanasié une vache dans l’année, donc 2 400 vaches. À 350 livres de viande par vache, ça fait 700 000 livres de viande gaspillée. En plus, il y a la question des GES émis dans le transport des vaches. 

Sylvain Bourque

Il a avoué avoir plusieurs idées en tête quant aux solutions possibles.  « On pense à des liens avec les banques alimentaires. On a mis un comité en place pour ça, explique-t-il. On va se pencher là-dessus dans les prochains mois. »