Vie rurale 7 février 2019

6 technologies utilisant l’intelligence artificielle en agriculture et en foresterie

Le robot maraîcher

Un robot spécialisé dans le désherbage des cultures maraîchères est arrivé au port de Montréal le 29 janvier, une première au Québec. Dès le début de la saison 2019, il sera en action dans les champs de la Montérégie.

« L’avantage du robot, c’est qu’il désherbe avec une précision à 2 cm près de la plante. De plus, il est entièrement autonome. Il vire en bout de champ, sait quoi faire s’il s’enlise dans la boue et va se recharger tout seul », explique le distributeur Benoit St-Laurent. Le robot remplace un être humain, travaille neuf heures avant de devoir être rechargé et peut utiliser différents outils aratoires.

Détecter les maladies

Grâce à des caméras et à l’intelligence artificielle, il est possible de détecter la maladie chez les animaux avant qu’elle soit perceptible à l’œil humain et d’étudier les comportements de mordillement de la queue, entre autres exemples. Chez Conception Ro-Main, les algorithmes font le décompte des bêtes en temps réel et calculent le nombre exact de cochons par lots, qui sortent de la ferme ou entrent à l’abattoir. Quant à la compagnie Asserva Canada, elle propose un système de reconnaissance qui fait augmenter la consommation d’eau des truies en fonction de leur physionomie. Ainsi, le poids des porcelets s’accroîtrait de près de 300 g au sevrage. Cinq exploitations québécoises installent cette technologie actuellement.

Surveiller la santé à chaque traite

L’entreprise néo-brunswickoise SomaDetect propose de surveiller en temps réel la santé des vaches en analysant, grâce à des capteurs optiques intégrés au lactoduc, les molécules contenues dans le lait de chacune d’entre elles. La technologie de diffusion de la lumière détermine rapidement  la composition du lait, sans l’altérer. « Ils utilisent de l’intelligence artificielle pour savoir si le nombre de molécules a diminué dans la dernière journée. [Si c’est le cas, le système] peut prédire qu’il faudrait avoir un traitement ou appeler son vétérinaire », indique la stagiaire de l’Institut québécois d’intelligence artificielle, Yasmeen Hitti.

Robots au volant

FPInnovation a testé l’automne dernier des camions forestiers manœuvrés en partie par des robots. L’objectif : obtenir une conduite 100 % automatisée. Le concept mise sur la circulation en peloton où le premier camion piloté par un humain crée un tracé GPS que suivent les autres véhicules robotisés. Remplacer un conducteur par cette machine, qui coûte environ 100 000 $, sera avantageux. Les camions robotisés ont cependant tendance à freiner trop souvent dans les pentes et les courbes répétitives des chemins forestiers, un élément à améliorer. Par ailleurs, l’implantation prendra quelques années en raison, notamment, de la réglementation.

Une batteuse qui s’ajuste d’elle-même

Ce ne sont pas tous les producteurs qui ajustent leur moissonneuse-batteuse lorsque les conditions changent. Bonne nouvelle : l’intelligence artificielle de la nouvelle John Deere S790 s’en occupe! Le Combine Advisor mise sur des capteurs et des caméras pour analyser le grain, les impuretés et les pertes au battage. « Si la caméra détecte du grain cassé ou des impuretés, le système ajuste automatiquement la vitesse du rotor, l’écartement du concave et les passes. C’est vraiment impressionnant! » commente Bruno Bouchard, du Groupe JLD-Laguë. John Deere estime qu’en diminuant de seulement 1 % le nombre de grains déclassés ou les pertes, l’agriculteur économise près de 200 $ l’heure. 

Précis à un dixième de livre

Les algorithmes autoapprenants de la plateforme d’Intelia permettent d’estimer avec une précision d’un dixième de livre le poids des oiseaux selon le volume de moulée consommée. Ils prédisent aussi le nombre de jours requis pour l’atteinte du poids cible et la quantité de moulée nécessaire durant cette période. L’entreprise travaille déjà sur d’autres algorithmes qui intègrent des capteurs comme la température, l’humidité et le taux d’ammoniac ambiants. De plus, Intelia prétend qu’un jour la plateforme passera elle-même une commande de moulée lorsqu’elle prédira un manque à venir. « Les possibilités sont infinies», explique la chef des ventes et du marketing, Caroline Forest.

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