Vie rurale 7 février 2019

Avez-vous ce qu’il faut pour suivre la parade?

L’intelligence artificielle facilitera la vie de plusieurs agriculteurs, mais compliquera l’existence de ceux qui sont moins à l’aise avec la technologie.

Chez John Deere, Bruno Bouchard assure que la technologie évolue très rapidement depuis deux ans. L’adopter ou pas devient un point tournant pour les entreprises. « Les producteurs qui œuvrent dans les marchés de masse doivent s’en servir s’ils veulent diminuer leurs coûts à l’hectare et accroître leurs rendements. À l’inverse, ceux qui ne suivent pas prendront du retard et [le transfert à la relève sera] plus difficile », analyse-t-il. 

Bruno Bouchard.
Bruno Bouchard.

De nombreux producteurs de lait n’utilisent pas les données et les analyses fournies par leurs appareils à leur plein potentiel, indiquait Julie Baillargeon, de Valacta. « Il faut que l’interprétation des données soit simple pour le producteur et d’un autre côté, que les producteurs soient ouverts aux changements technologiques », résume Yasmeen Hitti, stagiaire à l’Institut québécois d’intelligence artificielle. 

Évolution

Si la majorité des producteurs de grains avaient de la difficulté à traiter et à compiler les données de leur capteur de rendement il y a quelques années, Bruno Bouchard assure que la situation a changé aujourd’hui, et pour deux raisons. « La jeune génération est très à l’aise avec la technologie et elle en veut. Aussi, l’utilisation des données a été simplifiée : elles sont transférées automatiquement du tracteur à l’ordinateur [ou au téléphone intelligent] et l’interface est très simple. » 

Le spécialiste en solutions intégrées pour le Groupe JLD-Laguë affirme que l’intelligence artificielle proposera des recommandations agronomiques aux producteurs de grains en fonction des résultats de récoltes des dernières années, des prévisions météo, etc. « C’est carrément vers où on s’en va », s’enthousiasme-t-il. 

Vos données valent de l’or

Les producteurs sont de plus en plus nombreux à faire collecter leurs données par des fournisseurs, mais en signant le contrat de service, peu d’entre eux savent à quoi ces données serviront réellement. En mai, Financement agricole Canada (FAC) est devenue la première organisation canadienne à obtenir la certification Ag Data Transparent, qui assure une transparence dans l’utilisation des données. « Si vous utilisez nos logiciels [comme AgExpert], les données vous appartiennent et si vous décidez [de ne plus faire affaire avec nous], vous pouvez partir avec vos données », a indiqué l’instigateur du projet chez FAC, Pierre-Olivier Roy.

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