Transformation 17 novembre 2023

Plus rentable que plusieurs activités agricoles

La transformation du soya en tourteau et en huile se révèle rentable à la ferme Volailles Bruno Loranger, de Saint-Jean-de-Matha, dans Lanaudière. Le propriétaire a même acquis une deuxième machine afin de traiter près de 6 000 tonnes de soya annuellement, à un rythme de 15 tonnes par jour. « Le retour sur investissement est effectivement bon », témoigne M. Loranger. 

Ce dernier utilise tout le tourteau pour nourrir ses propres animaux. La moitié de l’huile qu’il récolte à la suite du pressage du soya est également employée dans les rations de son élevage, pour en augmenter la teneur en énergie. L’autre moitié est vendue depuis six ans à un producteur de moulée des environs. 

Bruno Loranger spécifie que sa première machine de transformation du soya a été aménagée dans un bâtiment existant.

Le retour sur investissement [dans ce cas-là] a été phénoménal si je le compare à ce qu’on a généralement en agriculture.

Bruno Loranger

L’implantation de l’autre unité de production, plus récente, a nécessité la construction d’un bâtiment, et même si celui-ci est également utilisé à d’autres fins, les coûts de construction ont augmenté la durée du retour sur investissement à près de six ans, évalue-t-il. 

Précisons que le producteur a opté pour de l’équipement plus productif que ses besoins actuels. Il juge toutefois que d’ici cinq ans, l’ensemble de son système de transformation du soya produira à 100 % de sa capacité afin de répondre à la demande qui s’accroîtra. 

Se faire la main

Bruno Loranger affirme que les propriétés du tourteau qu’il produit, notamment le taux de protéine, sont très bonnes et que son huile se vend bien. « Mais tout n’est pas rose », nuance-t-il, estimant qu’il faut près de deux ans pour maîtriser l’art de transformer le soya. « J’achète la fève des producteurs locaux, mais tu dois la cribler, la sécher, effectuer les tests d’humidité, la cuire, la presser, vérifier la qualité… et être précis. Une production comme ça, il faut que tu t’en occupes, mais un coup que tu t’es fait la main, ça va bien. »