Syndicalisme 3 novembre 2023

Plaidoyer pour une meilleure protection des terres à bleuets 

SAGUENAY – Les producteurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean exigent que toutes les terres agricoles du Québec soient mieux protégées, y compris celles considérées comme étant de moindre qualité agronomique. Car souvent, plaident-ils, ces terres sont propices à la culture du bleuet sauvage.

« La CPTAQ [Commission de protection du territoire agricole du Québec] protège de façon assez importante les classes de sol 1, 2 et 3, c’est-à-dire les meilleures terres d’un point de vue agronomique, mais refuse moins de demandes [de projets non agricoles] sur des terres classées 6 et 7, parce que ce ne sont pas des sols de première qualité. Mais pour les bleuets, ce sont de bonnes terres », a fait valoir le président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles, Mario Théberge, dans une entrevue accordée en marge de l’assemblée générale annuelle de son organisation. L’événement s’est tenu le 24 octobre, dans le secteur Jonquière, à Saguenay. 

M. Théberge a cité en exemple une décision récente de la CPTAQ d’autoriser l’exploitation d’une sablière à Albanel, sur des terres propices à la culture du bleuet et d’ailleurs entourées de bleuetières. « Ce qu’on déplore depuis longtemps, c’est que la CPTAQ ne tient pas compte des particularités régionales », a-t-il ajouté, plaidant que dans sa région, les terres de classes 6 et 7, où l’on retrouve plusieurs bleuetières, ont une valeur agronomique. 

En assemblée, le directeur général du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, Gervais Laprise, a aussi signifié que la croissance des superficies de bleuets en forêt, ces dernières années, ne justifie pas d’empiéter sur des terres favorables à la culture de ce petit fruit, selon lui, pour le développement de projets non agricoles.

« C’est un argumentaire qu’on entend, par exemple, pour le développement de circuits touristiques », a déploré en entrevue M. Laprise, donnant l’exemple du développement d’un réseau cyclable au travers des bleuetières, entre Péribonka et Saint-Félicien. « C’était leur argumentaire : ‘‘Il y a une augmentation des superficies [de bleuets], alors permettez-nous de passer sur le territoire.’’ »  

Dans un même ordre d’idée, l’assemblée a adopté une résolution visant la protection de « toutes les terres » au Québec, ainsi que de toutes les activités agricoles et forestières.