Relève 22 janvier 2024

Des transferts qui fonctionnent

ALMA – Malgré les défis, il y a encore de belles histoires de transferts non apparentés qui fonctionnent en production laitière. Raphaël Garon poursuivra l’œuvre d’une famille d’agriculteurs établie à Alma, au Lac-Saint-Jean, depuis 140 ans et qui voulait à tout prix éviter le démantèlement de la ferme, faute de relève. 

« C’est mon père qui les connaissait et qui leur a parlé de moi. Ça fait qu’on s’est rencontrés, on a jasé, et de fil en aiguille, ça a marché », raconte l’ancien brasseur et détenteur d’une formation en agronomie, qui était attiré par la production laitière. Il a d’abord été engagé comme employé à la Ferme Varé pendant un an, après quoi, il en est devenu coactionnaire en 2019 avec le fils des anciens propriétaires, Gérald Harvey. L’objectif ultime est que Raphaël Garon reprenne l’entreprise à part entière d’ici dix ans, au terme d’un processus de transfert progressif qui lui permet de profiter de l’expérience de son partenaire. 

C’est risqué de devenir partenaire avec quelqu’un qu’on ne connaît pas, mais pour nous, ça fonctionne […]. Lui, il a 53-54 ans. Il ne voulait plus gérer la paperasse et la bureaucratie, il voulait juste travailler et arrêter de se casser la tête.

Raphaël Garon

Benoît Curé, le coordonnateur de L’Arterre – un service de maillage entre cédants d’entreprises agricoles et aspirants producteurs –, a remarqué une diminution du nombre d’aspirants en mesure d’acheter dans la dernière année, probablement en raison du contexte économique, mais une augmentation du nombre de transferts avec une intégration progressive de la relève non apparentée. « Acheter une entreprise à 2 M$, ils ne sont pas capables, mais ils sont capables de s’intégrer à long terme », exprime le coordinateur. M. Curé observe aussi un plus grand nombre de propriétaires qui cherchent un partenaire bien avant la retraite. « Ils veulent continuer d’être producteurs parce qu’ils sont encore jeunes, mais vont rechercher des associés, dans l’optique de faire une transition beaucoup plus longue. Ils ne sont pas rendus à parler de transfert, mais cherchent quelqu’un avec qui partager le travail », relève-t-il.