Régions 26 janvier 2024

La culture en conteneurs pour les Premières Nations

L’été prochain, les membres de la nation innue de Sept-Îles verront débarquer sur leurs terres une vingtaine de conteneurs qui serviront à la production intérieure de tomates, de concombres, de laitues et de fraises. Accessibles à l’année, ces produits contribueront à l’autonomie alimentaire de la communauté.

Richard Giunta

« À partir de Sept-Îles, il en coûte très cher de se nourrir », explique Richard Giunta, président et cofondateur de l’entreprise LBM Agtech, qui propose ce type de solutions depuis quelques années. C’est la première fois qu’elle se retrouvera au sein d’une communauté appartenant aux Premières Nations. « Notre raison d’être à la base, c’est de nourrir les gens qui habitent dans des régions éloignées », dit l’entrepreneur. 

Les légumes seront cultivés en mode hydroponique dans une dizaine de conteneurs chauffés à l’hydroélectricité; les dix autres unités serviront d’espace utilitaire. Les conteneurs achetés par LBM sont déjà isolés et présentent différents avantages, selon Richard Giunta.

Les projets sont plus rapides à mettre sur pied. Ça coûte 50 % moins cher que de bâtir un nouvel édifice et les conteneurs sont faciles à déplacer .

Richard Giunta

Les légumes seront vendus au supermarché IGA local (en voie d’être acheté par la communauté), aux entreprises minières de la région (pour être servis à la cantine) et directement à la communauté par l’entremise du marché de la coopérative qui gérera la production.

Les installations de la Côte-Nord auront la même allure que celles-ci, situées à Laval. Photo : Gracieuseté de LBM Agtech

La coopérative, qui est en processus de création, sera détenue à 90 % par la communauté innue et à 10 % par LBM Agtech. En plus de tout le matériel de départ, LBM assurera l’approvisionnement des intrants sur une base continue, s’occupera de la formation de base en production et donnera du soutien technique par la suite. « On ne vend pas des conteneurs, mais un modèle d’affaires complet, qui permet de créer de quatre à cinq emplois », explique M. Giunta. 

L’entreprise veut aussi encourager l’éducation agricole des gens qui ont cet intérêt dans la communauté. « Nous sommes en discussion avec deux universités pour pouvoir soutenir ceux qui voudraient aller jusqu’à des études en agronomie », dit l’entrepreneur.

Les conteneurs et le matériel seront préparés au cours des prochains mois dans la région de Saint-Hyacinthe, avant de prendre le chemin de la Côte-Nord à l’été, où ils seront assemblés. Les premières récoltes seront attendues quelques mois plus tard, à l’hiver 2024. 

En 2025, LBM compte aussi vendre à la communauté de Sept-Îles des conteneurs pour l’élevage de poules pondeuses et pour l’élevage de lièvres. L’entreprise ne compte pas s’arrêter de si bon chemin. Prochaines étapes : les communautés cries, à l’ouest de la province, et celles du Nunavut.