Régions 18 juillet 2023

Front commun dans le secteur de Petite-Nation

LAC-DES-PLAGES – Dominick Demers-Robichaud fait de l’agriculture maraîchère sur petite surface aux Jardins de la levée, la seule entreprise agricole de Lac-des-Plages, en Outaouais. Après son arrivée au village en 2017, ses inquiétudes autour du projet minier La Loutre l’ont poussé à s’impliquer en politique municipale comme conseiller.

« À l’heure où les citoyens et les instances politiques manifestent de l’inquiétude, pour nous, les agriculteurs, il n’y a pas l’ombre d’un doute : l’empreinte écologique est trop importante pour la coexistence d’une terre agricole et d’une minière. Face à ces impacts, il n’y a aucun mutualisme possible pour les Jardins de la levée et le projet minier », plaide-t-il. 

Ces revendications sont d’ailleurs portées par quatre autres villages voisins qui ont fait front commun pour présenter un mémoire dans le cadre des consultations gouvernementales sur le développement harmonieux de l’industrie minière. Plus au sud, où l’agriculture est plus densément représentée, on s’inquiète aussi de l’exploitation d’une éventuelle mine. 

« Nous, on fait de l’agriculture sans pesticides, sans chimique, rien. Avoir des mines à côté de chez nous, ça ne marche pas. OK, Lac-des-Plages, c’est à 30 km, mais les répercussions de ça, on va les avoir », explique Ginette Trépanier, en marge de son kiosque en bord de route, où elle écoule produits maraîchers et diverses volailles. 

La productrice Ginette Trépanier s’inquiète de l’accroissement du transport lourd que pourrait engendrer l’activité minière. Photo : Émilie Parent-Bouchard

La minière Lomiko Metals, pour sa part, décrit le projet La Loutre comme un projet de « transition énergétique ». Malgré l’opposition de la population de Lac-des-Plages par voie de référendum dans une proportion de 98 %, la minière soutient que cette transition « nécessite de nombreuses conversations et échanges d’informations », et ce, à divers paliers de décisions.

En ce qui a trait aux préoccupations des agriculteurs, la présidente-directrice générale de Lomiko, Belinda Labatte, plaide que son projet est aussi un « projet environnemental ». « Un projet comme celui-ci attirera et soutiendra des entreprises nouvelles et existantes pour l’avenir. Nous prévoyons également attirer de nouveaux talents et nous permettre d’embaucher et de soutenir l’agriculture locale en achetant directement auprès de petites entreprises pour nos propres besoins alimentaires lorsque nous sommes en construction et en exploitation, et même peut-être en travaux de restauration », écrit-elle.