Politique 8 décembre 2023

La réciprocité des normes, loin d’être réglée

Le producteur maraîcher Jean-Marie Rainville n’a pas aimé voir sur les tablettes d’épiceries des carottes de la Chine. Il a donc posé cette question aux dirigeants de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), qui étaient de passage au Congrès de l’Union des producteurs agricoles, le 5 décembre : « À quand un projet de loi qui va défendre la réciprocité des normes [et avoir du personnel à Santé Canada pour faire les inspections]? » 

Scott Ross, le directeur général de la FCA, lui a répondu qu’il s’agissait d’un problème que son organisation mentionne régulièrement au gouvernement canadien. Sauf que le fédéral n’a malheureusement pas les ressources ni les habiletés pour renforcer les mesures, affirme M. Ross. Ce dernier a néanmoins ajouté que la FCA continuera à faire pression sur le fédéral concernant ce sujet névralgique, « mais ce ne sera pas un changement facile et ni à court terme ».

Même contexte pour les antimicrobiens

Le deuxième vice-président de la FCA, Pierre Lampron, a énuméré les dossiers chauds sur lesquels son organisation travaille, et parmi ceux-ci, il a nommé la SAD, soit la Stratégie pour une agriculture durable. Il a dit que les objectifs de la SAD sont ambitieux, et que la FCA milite pour que l’argent que le gouvernement fédéral allouera au milieu agricole soit le miroir de ses ambitions environnementales. « C’est impossible d’avoir une industrie agricole verte si toutes les fermes sont dans le rouge! » a-t-il lancé, au plaisir des congressistes. 

La FCA demande aussi au fédéral de réduire les importants retards de disponibilité de certains produits antiparasitaires, des retards causés par le cycle d’examen trop long, juge-t-il. 

Dans cette veine, le producteur de porc René Roy a mentionné, lors de la période de questions, qu’il faut également amener le fédéral à homologuer certains produits antimicrobiens, car si le fédéral ne reconnaît pas les nouveaux produits offerts, ceux-ci ne pourront pas être employés dans les fermes canadiennes. Pendant ce temps, les producteurs de porcs américains et européens, eux, pourront en tirer avantage, a-t-il fait valoir.