Météo 30 avril 2024

Mai ne devrait pas être un mois arrosé

« Ça risque d’être un mois de mai plutôt tranquille et linéaire. Pour les 20 à 25 premiers jours, nous aurons des températures plus saisonnières et il faudra peut-être attendre à la toute fin du mois de mai, ou au début juin, pour des grandes chaleurs », prédit André Monette, chef du service de météorologie chez MétéoMédia. 

La seule grande distinction qu’il rapporte est un patron météo qui différera selon l’axe ouest et est.

Si on a une différence au Québec, ce sera pour les régions à l’ouest, comme l’Abitibi et l’Outaouais, qui devraient avoir un peu plus de chaleur, et être au-dessus de leur normale de saison. Car une poussée de chaleur venant du sud des États-Unis remontera jusque dans les Prairies canadiennes. Le Québec sera tout juste à l’extérieur de cette remontée de chaleur. Mais les régions plus à l’ouest, comme l’Abitibi, devraient en profiter un peu.

André Monette, chef du service de météorologie chez MétéoMédia

Selon cette logique, le secteur central du Québec devrait enregistrer des températures respectant ses normales de saison, tandis qu’à l’est de Québec, les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord devraient se limiter à des températures légèrement plus fraîches que leur moyenne de mai. « Peu importe où on sera au Québec, je ne pense pas que nous aurons des 25 ou 30 °C pendant plusieurs jours consécutifs comme ce fut le cas, en mai, ces dernières années », indique le météorologue. 

Par contre, n’oublions pas que le mois de mai fait naturellement grimper le mercure. « Dans le sud du Québec, nous commençons le mois avec des maximums moyens de 16 °C et nous terminons avec des maximums de 22 °C. Au nord, comme au Saguenay, le mois commence avec des moyennes de 13 °C et se termine à 19 °C », rapporte-t-il. Autre statistique importante : la durée du jour progresse d’une heure entre le début et la fin mai. La région montréalaise, par exemple, commence avec près de 14 heures de luminosité et en a plus de 15 heures à la fin du mois.

Moins arrosé

En matière de précipitations, une donnée toujours difficile à prévoir, André Monette anticipe un mois de mai sous les normales de saison. « Ce ne sera pas un mois particulièrement arrosé, justement parce qu’il ne devrait pas y avoir de grandes variations de température pour la majorité du mois, ce qui amène généralement moins de précipitations et moins d’orages. Je ne dis pas qu’il va faire beau chaque jour. Nous aurons du temps gris, mais sans grands volumes de précipitation. »  

Retour sur avril

Au moment d’écrire ces lignes, avril n’était pas terminé. Néanmoins, l’ensemble des régions du Québec devraient conclure le mois avec des températures au-dessus de leur normale, gracieuseté d’un début avril qui a été de 3 à 4 °C plus chaud que la normale dans plusieurs régions, surtout dans les secteurs ouest du Québec. Outre l’Abitibi, l’Outaouais et la région métropolitaine, les autres secteurs ont enregistré un déficit considérable de précipitations en avril.  

La Corn Belt américaine inquiète de la sécheresse

Le magazine américain Progressive Farmer a publié un article, le 24 avril, dans lequel un chercheur en météorologie, Dennis Todey, indique que les conditions d’humidité en surface du sol sont propices aux semis, mais que le profil de sol plus profond présente des conditions plus sèches dans certains secteurs névralgiques de la ceinture de maïs, connue sous le nom de Corn Belt. Cette couche profonde plus sèche reflète le déficit d’eau des dernières années. Or, les prévisions à plus long terme pour ce secteur de production de grains conduisent vers une probabilité plus élevée de températures supérieures à la normale et de précipitations inférieures à la normale. Le profil de sol plus profond pourrait ainsi être incapable de fournir l’eau nécessaire aux cultures et leur occasionner un stress, s’inquiète M. Todey. Rappelons que les rendements des cultures de la Corn Belt influencent les prix des grains à la bourse de Chicago, et donc, au Québec.