International 2 février 2024

« Pour les plus petites fermes, c’est un ras-le-bol général »

Le « ras-le-bol généralisé » des agriculteurs européen, qui a commencé par de nombreux blocages routiers en France depuis le 18 janvier, et qui s’est depuis étendu à plusieurs autres pays européens, n’est pas une surprise pour l’agronome Baptiste Duhamel, également producteur de grandes cultures dans la région des Pays de la Loire, en France. « Les contraintes administratives s’accentuent depuis les trois-quatre dernières années. On oblige les producteurs à être les plus vertueux possible, mais ce sont des décisions très bureaucratiques qui ne font pas de sens sur le terrain », a-t-il confié en entrevue avec La Terre, le 30 janvier. Il donne en exemple l’exigence d’éliminer les cages du côté de la production d’œufs de consommation.

Eh bien là, il manque d’œufs. Pour pallier ce manque, les grandes surfaces importent des œufs d’autres pays, où les poules sont gardées en cages. Ces règlements font en sorte qu’on n’est plus compétitifs, tant sur le plan du bien-être animal que sur celui de l’environnement 

Baptiste Duhamel

Selon lui, pour calmer ce mécontentement, le gouvernement et l’Union européenne devront assouplir davantage certaines règles pour diminuer cette lourdeur administrative sur les épaules des producteurs agricoles, et agir sur plusieurs autres enjeux, dont un meilleur soutien face à l’inflation et une véritable répartition des profits des grandes et moyennes surfaces avec les producteurs agricoles, pense-t-il.