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En février 2023, les propriétaires de la ferme maraîchère bio Les Bontés de la Vallée, en activité depuis 15 ans, avaient annoncé leur intention de prendre une pause pour revoir leur modèle d’affaires. Épuisés par le stress financier, l’incertitude, et les longues heures de travail, Mélina Plante et François D’Aoust avaient expliqué à La Terre réfléchir à un modèle d’agriculture soutenue par la communauté, inspiré d’un concept de la Temple-Wilton Community Farm, aux États-Unis.
Après une pause de paniers en 2023, les producteurs de Havelock, en Montérégie, qui comptaient environ 300 abonnés, lanceront bientôt un projet pilote dans l’optique de reprendre du service la saison prochaine.
L’idée serait d’informer les clients membres, chaque année, du budget opérationnel nécessaire pour la saison à venir. Celui-ci serait estimé par les producteurs, en incluant, par exemple, les salaires pour les employés, les coûts de semences ou encore d’entretien d’équipement. Ce budget serait assumé par les membres, qui se partageraient les coûts.
« En début d’année [2024], on va présenter un budget à nos membres qu’on a défini pour la saison à venir. À partir de là, on va vraiment voir combien de membres embarquent, mais on pense qu’ils seront environ 250 », explique François D’Aoust, en précisant que l’intérêt de la clientèle a déjà été sondé.
Un montant « guide » à payer par ménage et qui donnerait accès à des paniers de légumes pendant 22 semaines serait déterminé, en divisant le budget total par le nombre de membres qui confirment leur intérêt.
Par exemple, ceux qui ont un peu plus d’argent pourraient suggérer de contribuer un peu plus.
La saison s’amorcerait ensuite avec des promesses de contribution des ménages, qui, en s’additionnant, rempliraient le budget prévu. « De cette façon-là, on peut dire que notre budget est booké et qu’on est safe pour commencer la saison », exprime M. D’Aoust.
Des marchés de légumes devraient, dès l’été prochain, être réaménagés aux deux points de vente de la ferme, à Montréal et à Lachine. Chaque semaine, les membres pourront s’y approvisionner en légumes, selon leurs besoins, sans limite de quantité. Fort d’une bonne expérience, le couple est conscient que des ajustements seront requis pour passer de la théorie à la pratique avec son concept, mais estime que son système tient la route.
« Avec ce modèle-là, on n’est pas menacés de fermer chaque année, parce qu’on a voté un budget conséquent. On se base sur un budget réaliste, qui inclut de bons salaires pour nous et pour les employés », exprime M. D’Aoust. « En plus, les gens, pour qu’ils soient solidaires, il faut qu’ils participent, qu’ils voient en quoi consiste notre travail. On a trouvé une façon de les faire participer. »