Bio 26 janvier 2024

Les fermes bio émettraient moins de GES

Les résultats préliminaires d’une étude québécoise indiquent que les pratiques culturales d’une ferme laitière sous régie biologique émettraient 45 % moins de CO2 à l’hectare que les fermes laitières conventionnelles. 

Ces données mesurées par l’entreprise Logiag et présentées par Pascal Désilets, président et directeur général de la Fromagerie L’Ancêtre, proviennent de l’évaluation de 26 fermes sous régie conventionnelle et de six sous régie biologique. L’absence de l’utilisation d’engrais de synthèse et de pesticides explique en partie ce résultat, dit celui dont la fromagerie regroupe une dizaine de fermes laitières sous régie biologique. 

De plus, M. Désilets souligne que la comptabilisation des émissions de CO2 au champ ne prend pas en considération l’incidence positive des pâturages rotatifs ni les excréments des animaux qui tombent aux champs lorsque ceux-ci sont au pâturage. Voilà qui ne crée pas autant d’émissions que les fosses à lisier durant l’été. Les champs bio séquestreraient 11 % plus de carbone, révèlent ces premières données. 

Par contre, lorsqu’on inclut la production laitière, l’avantage des producteurs bio rétrécit, puisque l’élevage représente 70 % des émissions d’une ferme laitière, et en bio, les vaches produisent moins de lait qu’en régie conventionnelle, ce qui exige plus d’animaux.

Mais en bio, les animaux ont une plus grande longévité, ce qui nécessite moins d’animaux de remplacement.

Pascal Désilets

L’étude devrait se terminer à la fin 2024. Les résultats préliminaires laissent croire à M. Désilets que ces chiffres devraient ensuite aider le secteur bio à valoriser ses pratiques et à justifier le prix un peu plus élevé de ses produits auprès des consommateurs.

Manque d’uniformité 

Le producteur laitier bio Louis Rousseau, du Centre-du-Québec, soutient le concept de la carboneutralité. Il a cependant profité de l’assemblée pour signifier que, de façon générale, il manque présentement d’uniformité dans les méthodes de compilation des émissions. « Certaines méthodes incluent l’impact des boisés de ferme, d’autre pas.  Est-ce que nos sols sont réellement des puits de carbone ou des émetteurs? On ne le sait pas. Et avant de vendre quelque chose [au consommateur], il faudrait des données uniformes », plaide-t-il.