Économie 10 mai 2019

Il vend lui-même la viande de ses 3 000 porcs

Afin d’éviter d’être à la merci des grands transformateurs de porcs, l’agriculteur Philippe Desjardins a décidé de construire sa propre boucherie à Saint-Liguori, dans Lanaudière, en 2004.

Depuis, il développe avec sa petite équipe ses recettes de saucisses et de côtelettes, puis vend le tout directement à la ferme. Cette année, il investira 700 000 $ pour doubler ses installations de transformation. « En développant ma propre mise en marché, ça rend la rentabilité de ma production de porcs pas mal plus élevée en moyenne. Mes trois enfants veulent venir travailler ici et on va réussir à faire vivre quatre familles avec 125 truies », dit celui qui, au départ, n’avait aucune expérience en agriculture ni en transformation agroalimentaire.

La vente au détail lui procure une grande fierté. « On a inventé une saucisse à la pizza, une idée folle. Et le monde aime ça! C’est valorisant de voir les clients revenir », souligne le copropriétaire de la Boucherie au Pignon Vert. Tous ces avantages ont cependant un prix. « C’est plus un casse-tête de vendre soi-même sa production. Cette année, il a fallu que j’utilise les services d’un avocat pour qu’un client me paye », mentionne M. Desjardins, qui possède également 150 hectares de terres en culture.

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