Vie rurale 16 novembre 2018

Un monde à part

Sur le plateau de la série télévisée 5e Rang, les animaux sont traités « comme des petites stars », constate l’éleveur caprin Marc-André Laberge, de Franklin. Les chèvres et les moutons qu’il loue à l’équipe de production sont bien nourris, manipulés avec soin et logés à l’intérieur pendant la nuit.

Le propriétaire de la Ferme de Cariphaël, Luc Beauchemin, cumule près de 20 ans d’expérience en tournage avec ses animaux. Crédit photo : Gracieuseté de Luc Beauchemin
Le propriétaire de la Ferme de Cariphaël, Luc Beauchemin, cumule près de 20 ans d’expérience en tournage avec ses animaux. Crédit photo : Gracieuseté de Luc Beauchemin

Ce contact constant avec l’humain fait en sorte que les bêtes sont beaucoup plus calmes lorsqu’elles retournent en pension chez lui entre les blocs de tournage. « Même si je suis un éleveur à petite échelle, c’est sûr qu’on ne passe pas autant de temps avec les animaux qu’eux en ont passé là-bas », mentionne M. Laberge.

Le propriétaire de la Ferme de Cariphaël à Saint-Marc-sur-Richelieu, Luc Beauchemin, décrit comme « un monde à part » l’univers des tournages dans lequel il baigne avec ses animaux depuis une vingtaine d’années. Il est habitué à attendre de longues heures sur les plateaux et n’est pas trop déçu de constater à l’occasion que les scènes de ses bêtes ont été coupées au montage. 

Au fil des ans, une relation de confiance s’est établie entre lui et certaines équipes de production, au point où il laisse parfois ses animaux partir sans lui à moindre coût. « Des tournages, il y en a beaucoup moins. Les budgets ont tellement été coupés, mentionne-t-il. Avant, quand les Gags Juste pour rire avaient besoin de trois poules ou trois lapins, c’est moi qui y allais. Là, ils viennent les chercher chez nous et me les ramènent. »

Même s’il n’en fait pas une spécialité, Jérémie Pilon, de la ferme La Rabouillère à Saint-Valérien-de-Milton, a déjà consenti à louer des animaux pour des émissions comme Salut Bonjour ou Les poilus. L’agriculteur a tenté l’expérience surtout pour faire connaître son entreprise. Il a également vendu une chèvre naine à l’entraîneur Alain Chiocci, qui la prépare pour le tournage d’une série Web l’été prochain au cours duquel elle devra agir comme un petit chien savant. « L’idéal, c’est de prendre des bébés », explique celui qui installe des caméras et des projecteurs chez lui à Eastman pour familiariser ses protégés.

Conseils aux agriculteurs 

Pensez aux assurances
« C’est celui qui met l’animal en location qui est responsable », insiste Luc Beauchemin, qui paie près de 5 000 $ en assurances chaque année pour être protégé si l’une de ses bêtes cause un incident sur le plateau.

Soyez payé pour les retards
Le propriétaire de la Ferme de Cariphaël a déjà vu un tournage durer seize heures plutôt que les trois prévues. « Ça dépasse tout le temps, affirme-t-il. C’est pour ça que je charge un prix fixe pour trois heures et après, c’est tel montant de l’heure. »

Ne dites jamais non
Même si le téléphone sonne en pleine nuit pour que Luc Beauchemin fournisse des animaux à la dernière minute, il ne dit jamais non. Il sait que s’il refuse, les équipes de production se tourneront dorénavant vers leur nouveau sauveur.

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