Machinerie 5 septembre 2023

Des investissements payants

La Terre a demandé à différents exposants de lui présenter les appareils qui, selon eux, rapportent financièrement le plus à leurs clients. Voici ce qu’ils avaient à dire…

L’importance du nivellement

« De tout ce qu’on vend, le meilleur retour sur investissement, c’est l’équipement de nivellement », affirme d’emblée Vincent Machabée, directeur d’Innotag. Il assure que beaucoup de travail de nivellement de précision reste à faire pour améliorer l’égouttement de l’eau et, du même coup, les rendements des champs du Québec. « Il y a encore de nombreux endroits où le nivellement n’a jamais été fait, et une année comme cette année, on voit des lacs et rien ne pousse. À d’autres endroits, le nivellement a été fait à l’œil [sans système GPS]. Il faut faire un nivellement de finition et ça paraît directement sur les rendements l’année suivante », soutient-il. L’ingénieur précise qu’un système de nivellement de précision par GPS comme le sien, à environ 45 000 $, se paie en moins de trois ans. Pour les plus petites fermes, il loue aussi son équipement électronique pour 4 500 $ par mois, ce qui donne habituellement le temps de niveler au moins 40 hectares.


Presse à balles carrées haute vitesse

« Si je dois prendre un seul de mes équipements pour faire de l’argent, je choisirais en premier le Big Pack 890 XC haute vitesse. C’est une machine qui permet au producteur de faire plus en moins de temps, et de profiter de la fenêtre pour récolter toute la culture quand elle est au maximum de sa valeur. Car si tu n’as pas une machine fiable et assez rapide et que ta culture reste trop longtemps au champ, tu dois payer pour donner des suppléments aux vaches. C’est de l’argent que tu dépenses », affirme Brent Raines, gérant de produits pour l’Amérique du Nord au sein de la compagnie Krone. Il ajoute que cette machine, d’environ 234 500 $, possède de surcroît un système de couteaux qui réduit ensuite le temps requis pour mélanger la ration des animaux. Cela entraîne des économies de temps et de carburant, et diminue l’usure du tracteur qui active le mélangeur.


Un semoir trois-en-un 

« [Le semoir Greenmaster de Guttler], c’est plusieurs machines en une : un semoir, un peigne et un rouleau en même temps. On peut les utiliser séparément ou fixer les trois ensemble et les activer simultanément. Les agriculteurs l’utilisent donc souvent. Habituellement, une prairie est refaite tous les trois ans.  Avec notre système qui permet de l’entretenir, c’est seulement aux dix ans. C’est un appareil allemand et les pièces d’usure sont peu nombreuses. Ça brise donc rarement et en plus, ça se répare facilement! On est fermiers nous-mêmes et on trouve que ça compte », affirme Marie-Lyne Côté, représentante chez PMI-Ag. Le prix est de 67 000 $ (largeur de 6 m) ou 33 000 $ (largeur de 3 m).


Une pompe « express » à fumier liquide

« [La pompe à lisier Nuhn] permet de pomper de 10 000 à 12 000 gallons à la minute et remplit une citerne en deux minutes au lieu de sept à
huit minutes. Il n’y a donc pratiquement pas d’attente. En plus, elle brasse le fumier en le chargeant et en l’épandant. Un client agriculteur nous a dit être rentré dans son argent en un an seulement. C’est très rentable pour les producteurs qui ont plusieurs fosses à gérer », souligne Dominic Beauregard, président de l’entreprise Beauregard. Le prix est de 40 000 $.


Pour faucher malgré les petites fenêtres de beau temps

« [Le Macerator] permet de confectionner des balles de foin sec et vert plus rapidement. Il enlève la couche de cire dans le foin et ajoute des enclavures, ce qui permet de le sécher en seulement deux jours, au lieu de trois à cinq. C’est rentable, car on n’a besoin que d’une petite fenêtre de beau temps pour aller faucher et c’est de plus en plus rare [qu’on en ait des longues]. On peut récolter notre foin quand il est dans des conditions optimales. C’est payant pour les grands producteurs de foin ou encore pour ceux qui vendent leur foin pour une niche », indique Stéphan Dubé, représentant des Machineries Pronovost. Le prix est de 51 000 $.


Pour décompacter le sol

August Höchli, agriculteur et président de Distribution ADLS, mentionne que l’équipement le plus rentable est celui qui améliore la base des rendements, soit le sol. Pour les champs souffrant de compaction, il désigne sa sous-soleuse à 40 000 $, laquelle mesure trois mètres de largeur et est munie de rouleaux émotteurs. « Tu creuses une tranchée pour trouver ton niveau de compaction et ensuite tu ajustes la machine pour qu’elle passe 5 cm sous la semelle de compaction. La machine est équipée d’un semoir, qui envoie les semences d’engrais verts entre les deux rouleaux. Une fois que le champ est décompacté, tu travailles ton sol moins creux les autres années, et tu augmentes ainsi graduellement tes rendements », commente celui qui se rend régulièrement en Europe pour s’inspirer des techniques qui s’y trouvent.


Un épandeur de précision multitâche

Quand Jérémie Messerli regarde son inventaire de produits, le modèle Amazone considéré comme étant celui offrant le meilleur retour sur investissement est l’épandeur ZA-TS. « Il sert à plus d’une utilité. Épandage d’engrais, semis d’engrais verts et semis de céréales », énumère ce gérant de territoire pour le Québec et les Maritimes. Il apprécie l’avantage de sa longue portée d’application qui couvre près de 37 m de largeur comparativement à 15 m pour les épandeurs traditionnels. Et la précision. « Je me fais souvent challenger par mes clients pour le retour sur investissement, et un modèle comme celui-là permet des économies d’environ 25 % d’engrais. Pour certains clients, ça se paie quasiment en un an », assure-t-il. La machine mise sur un système électronique, qui évite d’envoyer l’engrais ou les semences au-delà de la bordure du champ. L’application géoréférencée évite également d’envoyer deux doses au même endroit lorsque les passages se croisent, notamment. Un système de balance, de caméras et un capteur de vent vont s’assurer d’épandre les intrants uniformément. Jérémie Messerli souligne par ailleurs la durabilité de l’équipement conçu pour minimiser la formation de rouille.


Alexandre Forest devant le RD400C. Photo : Martin Ménard/TCN

Un semoir 8 en 1

Alexandre Forest remarque que les agriculteurs se concentrent sur l’achat de machineries rentables, et, à ce sujet, il désigne son semoir 8 en 1 de marque Vaderstad. Le RD400C donne l’option d’installer à l’avant une déchaumeuse à disques ou à dents afin d’effectuer la préparation du sol lors du même passage que les semis. Une planche niveleuse derrière la déchaumeuse égalise le sol pour assurer un terrain uniforme aux disques de semis. L’appareil est conçu pour intégrer des engrais verts ou des plantes fourragères soit directement dans le rang des disques de semis ou en surface par l’entremise du dispositif biodrill. Un train de roues vient appuyer les semences au sol et finalement, un peigne arrière termine le travail, notamment pour bien ensevelir les semences déposées en surface par le biodrill. Toutes ces étapes en un seul passage diminuent l’utilisation de carburant et la compaction qu’auraient entraînés des passages subséquents avec d’autres équipements, affirme M. Forest, directeur des ventes pour le Québec. « Et la beauté de cette machine, c’est que l’utilisateur calibre la quantité de semences qu’il veut à l’hectare et ensuite, peu importe la vitesse d’avancement, le système électrique conserve ce même taux de semis », explique M. Forest, qui incarne, par ailleurs, une quatrième génération de vendeurs d’équipements agricoles.