Le drainage agricole demeure un secteur crucial pour l’économie agricole. Pour le producteur, il représente un investissement important, mais ­
celui-ci récupère vite son argent par les bienfaits qu’il en retire, souligne Éric St-Onge, directeur des ventes agricoles et quincailleries d’ADS Canada. Le but du drainage est de permettre au producteur d’obtenir de meilleures récoltes en contrôlant mieux sa nappe d’eau tout en facilitant l’accès au champ au printemps et à l’automne.

Depuis 1999, l’entreprise Logiag intervient avant même de procéder aux travaux de drainage, note Rosanne Chabot, directrice du service d’Aménagement de parcelles. Lorsqu’un problème se présente, son équipe se rend chez le producteur dans le but de procéder à des analyses afin de poser un diagnostic et de recommander les actions nécessaires. « Logiag peut aussi intervenir pour déterminer le meilleur plan de drainage à effectuer pour une terre qui n’est pas encore drainée », dit-elle. L’installateur possède alors les informations nécessaires pour procéder aux travaux en fonction des besoins du sol.

Services spécialisés

Les Entreprises L. Laporte de Bayonne existent officiellement depuis 1975. La compagnie se spécialise dans les services aux agriculteurs, principalement le drainage, mais aussi le nivellement et l’excavation.

Déjà, en 1952, Léo-Paul et Lucille Laporte offraient une gamme de services pour les agriculteurs tels que le battage, le pressage de foin, le creusage de fossés et le nivellement. Le drainage souterrain s’est ajouté au début des années 1970. Il est aujourd’hui l’activité première de l’entreprise.

« Les Entreprises L. Laporte de Bayonne offrent des services complets de drainage, incluant l’aspect technique d’arpentage, de conception de plan du réseau et l’installation », souligne Diane Laporte, adjointe administrative.

Pour elle, ce qui fait la marque de l’entreprise bientôt cinquantenaire, c’est la confiance et la fidélité de la clientèle, qui s’étend dans certains cas sur trois générations. « On a vu une évolution dans l’installation de systèmes de drainage depuis le marquage par jalon [fait de piquets de bois], jusqu’à l’arrivée du système laser, depuis 1972, et du système par GPS, depuis 2015 », note Mme Laporte.

L’entreprise familiale, qui compte une dizaine d’employés répartis en deux équipes de drainage et deux sous-traitants, couvre la rive nord du Saint-Laurent, soit les régions de Lanaudière, de la Mauricie et des Laurentides. MM. Jacques et Marc Laporte en sont les deux actionnaires.

Un secteur en évolution

Alain Lemay est président des Entreprises Alain Lemay, spécialisées dans l’installation de drains depuis 2006. L’entreprise a connu une forte croissance au fil des ans et a contribué à l’avancement de nouvelles méthodes de drainage, notamment dans le domaine de la canneberge, dit-il. Plusieurs clients proviennent aussi des secteurs ­laitier, porcin, du grain et maraîcher.

L’entreprise emploie une soixantaine de personnes en période de pointe. L’innovation a été une façon pour elle de se démarquer, selon M. Lemay, qui souligne aussi la fidélité de la clientèle au fil des ans.

Outre la fabrication de drains agricoles, Soleno souhaite, elle aussi, demeurer une cheffe de file importante dans tout ce qui se rapporte à l’eau. L’entreprise a entre autres développé des réservoirs de récupération et des unités de traitement pour séparer les sédiments. Plusieurs projets ont été réalisés, notamment à l’île d’Orléans, souligne Richard Bossinotte, directeur des ventes, Ressources naturelles et Aménagement agricole. Soleno a fabriqué plusieurs réservoirs pour le secteur de la canneberge, ­dit-il en outre. « Différentes choses sont en développement, dont un contrôle de nappe automatisé », poursuit le directeur des ventes.

Robustesse

Fondée en 1966, ADS Canada est une autre intervenante majeure dans le secteur de la fabrication de drains agricoles. L’entreprise de niveau international dessert plus de 80 pays dans le monde. Elle compte quelque 70 usines de fabrication en Amérique du Nord et 38 centres de distribution au Canada, aux États-Unis, en Europe et au Moyen-Orient.

Éric St-Onge croit que la robustesse des tuyaux et la constance du produit ont fait la réputation de l’entreprise au fil des années. « On a un produit qui se situe en haut des standards et qui se démarque », dit-il. L’entreprise veut fabriquer des produits qui soient durables pour l’environnement. « On est très écologiques dans toutes nos opérations », poursuit M. St-Onge. L’usine du Québec joue un rôle important dans la chaîne d’approvisionnement canadienne, souligne-t-il.

Champions du recyclage

Des milliers de kilomètres de drains sont installés sur les terres agricoles du Québec chaque année. Des fabricants tels que Soleno, ADS Canada et Maxi Drains ont mis en place au fil des ans une économie parallèle de recyclage de matière plastique pour les fabriquer, ce qui les positionne parmi les chefs de file dans le domaine.

« On utilise du plastique recyclé pour fabriquer les tuyaux depuis les années 1990 », raconte Éric St-Onge. ADS Canada est, dit-il, la plus grande entreprise de recyclage de plastique en Amérique du Nord. « Nous achetons plus de 600 millions de livres de plastique recyclé annuellement et notre objectif est d’atteindre 1 milliard de livres d’ici 2032 », affirme M. St-Onge. 

Il ajoute que 100 % des tuyaux de drains produits par son entreprise sont faits de plastique recyclé. « Notre mission, dit-il, est de protéger et gérer l’eau, la ressource la plus précieuse au monde, en préservant notre environnement et nos communautés. »

Parmi les leaders

Soleno se situe elle aussi parmi les leaders en matière de recyclage de produits plastiques. « On recycle l’équivalent de 150 millions de contenants de lave-glace par année », précise Richard Bossinotte, directeur des ventes, Ressources naturelles et Aménagement agricole. Tous les produits sont fabriqués en utilisant le maximum de matière recyclée possible, dit-il.

De plus, souligne M. Bossinotte, Soleno a mis en place une nouvelle mesure de réduction de plastique en éliminant la pellicule d’emballage protectrice sur les rouleaux Maxi de mai jusqu’aux premières gelées, ce qui permet, dit-il, d’économiser quelque 800 kilomètres linéaires de plastique par année.

À la différence des deux premiers qui réalisent toute la chaîne de transformation à leurs usines, Maxi Drains achète le plastique en granules et nettoyé pour la fabrication de ses tuyaux. « Ce qu’on utilise pour alimenter la chaîne de production équivaut à 53 camions-remorques de contenants en plastique de savon à lessive par semaine », estime Alain Lemay, actionnaire de Maxi Drains.

Un nouveau guide

Mentionnons en terminant qu’un nouveau guide du drainage, rédigé par Rosanne Chabot, de Logiag, vient d’être publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Le dernier datait de 2005.

Tel que mentionné sur le site Internet de l’organisme, « le guide Diagnostic et drainage souterrain des terres agricoles regroupe les connaissances essentielles au diagnostic de l’état du sol, ainsi qu’à la planification et à l’installation d’un système de drainage souterrain. Il vise à permettre aux concepteurs, conseillers, installateurs et producteurs d’optimiser la gestion de l’eau dans le sol et d’atteindre les objectifs de productivité et de rentabilité des cultures ».