Formation 3 janvier 2024

Quelle suite pour des étudiantes récompensées?

Chaque année, les établissements d’enseignement remettent des prix à leurs étudiants. En mai 2019, La Terre a publié un article soulignant le parcours de trois lauréates, soit Janie Millette, Florence Paradis et Audrey Bazin. Cinq ans plus tard, que sont-elles devenues?


Janie Millette était étudiante en agronomie lorsqu’elle a reçu, en 2019, une bourse récompensant son article sur le sujet des travailleuses de rang publié dans le journal étudiant L’Agral de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation à l’Université Laval. Sans provenir d’une famille agricole, elle justifiait à l’époque son inscription à des cours d’agronomie par sa passion pour le secteur maraîcher. 

Et aujourd’hui? 

« J’ai terminé mon BAC en 2021, et je suis représentante pour Plant Products, une compagnie d’intrants en production maraîchère et horticole. Je ne m’attendais pas à faire ça comme travail. J’avais essayé différents milieux, mais pas la représentation. J’apprends chaque jour, et ça roule, surtout l’été. J’aime ça. Je réponds aux questions techniques des producteurs », exprime celle qui couvre le Québec de la frontière ontarienne jusqu’à Trois-Rivières. 

Elle aime le fait de pouvoir conseiller autant les grandes fermes que les gentlemen farmers. Si c’était à refaire, elle ne changerait rien de son parcours académique. 

Dans la même veine que son sujet d’article sur le travail de rang, elle a d’ailleurs suivi une formation de sentinelle pour la prévention du suicide. « On s’attache à des clients. Il y en a avec qui ça clique et certains vont se confier. Je le constate, l’agriculture, c’est un métier qui peut être difficile, alors je les écoute. »


Florence Paradis est originaire de Boucherville et étudiait à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), campus de Saint-Hyacinthe, en 2019, lorsqu’elle a reçu le prix destiné à l’étudiant ayant la meilleure moyenne académique de son programme. Par la suite, elle a poursuivi son chemin à l’Université Laval. En entrevue avec La Terre, cinq ans plus tard, elle disait être tout juste diplômée en agronomie (production végétale). 

Plus tôt dans l’année, elle a réalisé un stage à l’international en… Indonésie. « On a mis en place plusieurs projets de jardins communautaires pour contrer la malnutrition infantile. La population partageait des techniques ancestrales avec nous. C’était très cool! On a aussi donné des formations pour améliorer leurs cultures de légumes, et on a démarré une coopérative de compost. La communauté locale a bien aimé », raconte-t-elle. 

Depuis son retour au Québec, elle est devenue superviseure des cultures chez Nortera (anciennement Bonduelle). « J’avais déjà travaillé là comme stagiaire et j’avais beaucoup aimé. C’est un travail où tu as un grand contact avec les producteurs. Et en faisant des haricots, du maïs [et d’autres produits pour l’alimentation humaine], tu as aussi un impact pour nourrir les gens. Ça fait sentir qu’on fait une petite différence », indique-t-elle.


Audrey Bazin, étudiante en techniques équines à l’ITAQ, campus de La Pocatière, a obtenu, en 2019, un prix saluant sa persévérance, elle qui a subi une commotion cérébrale l’ayant contrainte à mettre en veilleuse ses études. À l’époque, elle avait mentionné à La Terre vouloir diriger un jour son propre centre équestre et partager sa passion avec des enfants. Cinq ans plus tard, voilà chose faite! « J’ai démarré mon école d’équitation en mai dernier », dit avec fierté celle qui est maintenant copropriétaire avec sa mère d’une fermette d’environ deux hectares à Saint-Louis-de-Blandford, dans le Centre-du-Québec.

Après des investissements dans ses installations équestres, elle a formé sa première cohorte d’étudiants, et les clients ont rapidement été au rendez-
vous, se réjouit-elle. « En un mois et demi, les sessions affichaient complet, avec des gens d’un peu partout, et ç’a très bien été! »  

Son parcours scolaire lui a été très utile, affirme-t-elle. « On est très bien formés à l’ITA. Pour les soins aux chevaux et l’alimentation, ce fut très bénéfique. Mais côté administratif, les assurances, par exemple, on aurait pu avoir un peu plus d’information », signifie-t-elle. 

Pour le futur, Audrey souhaite conserver une école de taille familiale privilégiant le contact individuel avec chaque élève. En fin de compte, est-elle heureuse de ses choix? « Je ne peux pas être plus en accord que ça avec ce que j’ai toujours voulu faire! » conclut-elle.