Volailles 24 novembre 2023

Grippe aviaire : « On ne veut pas que ça se reproduise »

Les récents cas de grippe aviaire déclarés à la mi-novembre dans deux sites d’élevages de volailles contingentés de Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie, ravivent de bien mauvais souvenirs pour le transporteur agricole François Gagnon, président de l’entreprise Damco Transport, de Saint-Damase. L’année dernière, à la même période, plusieurs de ses clients avaient été touchés dans cette région, ce qui avait occasionné d’importantes pertes de revenus pour son entreprise. 

« J’espère ne pas avoir à revivre ça, a-t-il réagi en entrevue avec La Terre. Je ne sais pas quelles sortes de compensations ont les producteurs de volailles. Par contre, nous, on en a zéro. Et avec 150 ou 200 tonnes de moulée de moins à livrer par semaine, ça fait mal. L’année passée, on avait compté 32 poulaillers qui étaient fermés parmi nos clients. On ne veut pas que ça se reproduise, mais ce n’est pas vraiment sous notre contrôle. On ne peut rien y faire », déplore-t-il. 

Le transporteur précise que pour eux également, la marge de profit est extrêmement serrée par les temps qui courent.

En 2022, j’ai un camion qui est rentré, il m’a coûté 230 000 $. Cette année, le même camion m’en coûte 350 000 $. Les remorques, c’est la même chose. C’est fou raide! Et on ne parle pas des coûts d’entretien, des pièces, du carburant et de la pénurie de main-d’œuvre. À un moment donné, on ne peut plus absorber les coûts.

François Gagnon, président de l’entreprise Damco Transport

Un protocole sévère de désinfection

Dans ce contexte économique difficile, la grippe aviaire vient donc ajouter une inquiétude supplémentaire dont le transporteur se serait bien passé. D’autant plus que la compagnie de transport qu’il dirige applique un protocole parmi les plus sévères, souligne M. Gagnon. « On fait toujours deux désinfections. C’est systématique : l’une à l’entrée et l’autre à la sortie des fermes avicoles. Ce sont des protocoles qui sont relativement lourds, qui augmentent les temps de livraisons et les coûts. J’ai voulu ramener ça au standard de tout le monde, mais les clients m’ont demandé de poursuivre de cette façon-là. Ça les rassure, donc on a décidé de continuer comme ça. »

Confirmation des premiers cas de grippe aviaire de l’automne

En date du 23 novembre, trois éclosions de grippe aviaire hautement pathogène ont été confirmées sur des sites d’élevages commerciaux de volailles du Québec, dont deux élevages contingentés de Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie, les 15 et 17 novembre. 

Le premier cas de l’automne est survenu un peu plus tôt, le 25 octobre, dans un élevage non contingenté de Saint-Christophe-d’Arthabaska, près de Victoriaville, dans le Centre-du-Québec. 

Dans le reste du pays, la Colombie-Britannique est la province la plus touchée cet automne, avec 39 foyers d’infection, suivie par l’Alberta et la Saskatchewan, qui comptent respectivement 14 et 10 lieux infectés, a indiqué l’Agence canadienne ­d’inspection des aliments, le 23 novembre.