Porcs 12 février 2024

La peste porcine africaine sous contrôle en République dominicaine

Depuis la détection de la peste porcine africaine (PPA) en République dominicaine, en juillet 2021, puis en Haïti peu après, le Canada et les États-Unis continuent de s’impliquer activement sur le terrain pour aider les autorités locales à identifier les foyers d’infection et y intervenir afin d’éviter la propagation vers les autres pays.

« On arrive à mieux gérer maintenant. On dirait que ça stagne. C’est bon signe, mais ça change mensuellement, car ce n’est pas tout le monde qui déclare. Ça, c’est un problème », rapporte Jean-Charles Le Vallée, représentant canadien de l’Institut interaméricain pour la coopération en agriculture (IICA). Cet institut, dans lequel le Canada joue un rôle important, collabore depuis trois ans avec le gouvernement dominicain pour contenir la maladie et indemniser les producteurs touchés par la PPA. Les États-Unis s’impliquent aussi étroitement dans les efforts. Ils ont notamment donné 900 000 $, qui sont gérés à partir du Canada via le programme Procinorte,  l’un des sept mécanismes techniques de l’IICA, mentionne M. Le Vallée.

Jean-Charles Le Vallée

Il s’agit d’un programme de recherche en santé animale pour appuyer les pays d’Amérique centrale et des Antilles.

Jean-Charles Le Vallée, représentant canadien de l’IICA

Le pari n’est d’ailleurs toujours pas gagné, selon le représentant canadien de l’Institut, puisque de nombreux pays des Antilles n’ont pas d’infrastructures et de biosécurité.  « Cette crise de la PPA, c’est une occasion de fortifier tout le système, pas juste pour cette maladie. On peut diriger les investissements vers des solutions long terme pour renforcer la salubrité alimentaire », souligne-t-il. 

Le Canada, par l’intermédiaire de l’Institut interaméricain pour la coopération en agriculture, continue d’aider le gouvernement dominicain à circonscrire la maladie et à indemniser les producteurs dont les élevages porcins sont touchés par la PPA.

Plus difficile en Haïti

Il mentionne par ailleurs que les actions pour limiter la propagation de la PPA sont plus complexes du côté d’Haïti, en raison de l’instabilité politique, mais également parce que le pays n’a pas de marché de commercialisation de grande surface. « On retrouve deux ou trois cochons dans la cour de chacun. Ce ne sont pas nécessairement des producteurs; c’est leurs animaux avec lesquels ils se nourrissent », illustre M. Le Vallée. Bien que la PPA soit déjà largement répandue dans ce pays, il y a « peu ou aucun effort par l’État pour contrôler et combattre la maladie », précise-t-il.


L’IICA en bref 

Fondation : L’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) a été fondé en 1942 pour assurer la sécurité alimentaire pendant la guerre. Aujourd’hui, le mandat de l’Institut est toujours de garantir la sécurité alimentaire des États membres, mais aussi d’accroître les contributions du secteur agricole à la croissance économique et au développement durable, d’améliorer le commerce international et régional ainsi que la résilience agricole dans un contexte de changements climatiques et de crise économique.

Fonctionnement : Tous les ministres de l’Agriculture de 34 pays membres à travers les Amériques siègent au conseil d’administration de l’Institut, dont le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Lawrence MacAulay. Le portefeuille de l’IICA dépasse les 900 M$ US, avec plus de 300 projets de développement agricole annuels à travers les Amériques. Tout ceci est appuyé par des cotisations annuelles d’environ 28 M$ US des pays membres, dont le Canada, partenaire financier le plus important derrière les États-Unis, avec une contribution de 3,5 M$ en 2023. Le siège social d’IICA est situé au Costa Rica, alors que les pays membres sont desservis par une délégation nationale. Pour le Canada, le bureau est à Ottawa.

Mandat : L’IICA collabore, au Canada, avec les producteurs, l’industrie, les scientifiques, les diplomates et divers gouvernements, et finance actuellement plus de 900 000 $ en recherche et formation sur la peste porcine africaine et classique, grâce à un appui financier du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA). D’ailleurs, le Canada est reconnu comme un leader mondial en matière de salubrité alimentaire et s’implique, conjointement avec l’IICA, dans la formation visant le renforcement, entre autres, du commerce agricole durable, des actions climatiques, et des systèmes de salubrité alimentaire.

Source : IICA

Un premier vaccin à l’essai

Parmi dix vaccins potentiellement efficaces contre la peste porcine africaine, l’un d’eux commencera à être testé prochainement au Vietnam. « Un test pilote sera lancé par les Américains, avec l’équipe du laboratoire de Long Island, qui a conçu le vaccin en cours de production au Vietnam », indique le bureau canadien de l’Institut interaméricain pour la coopération en agriculture (IICA). Une fois cette étape franchie, le gouvernement vietnamien lancera le processus de repeuplement des zones qui ont dû être dépeuplées et désinfectées en raison de la PPA, précise l’IICA.