Pommes 8 septembre 2023

Les pomiculteurs du Québec réclament de l’aide pour être plus compétitifs

SAINT-JOSEPH-DU-LAC – Alors que s’amorce la saison des pommes et de l’autocueillette dans les vergers, plusieurs pomiculteurs se sont réunis, le 3 septembre, à Saint-Joseph-du-Lac, dans les Laurentides, pour demander une aide financière au gouvernement afin d’augmenter leur compétitivité.

À l’occasion d’un point de presse tenu au Verger Fleuripom, les Producteurs de pommes du Québec (PPQ) ont expliqué avoir besoin de 30 M$ de la part du gouvernement, afin de mettre en place une stratégie qui leur permettra de faire face aux changements climatiques et d’être en mesure de concurrencer les marchés internationaux. Une demande qu’ils adressent au gouvernement depuis 2019, et pour laquelle ils espèrent être enfin entendus.

Une aide de 30 M$ sur six ans nous permettrait de faire passer les parts de marché de la pomme québécoise dans les épiceries de 50 % à 70 %

Éric Rochon, président des PPQ et propriétaire de la Ferme Rochon et Frères, à Mirabel

Puisque les grands épiciers comme Loblaws et Sobeys demandent de plus en plus de variétés de pommes comme l’Ambrosia ou la Honey Crisp, peu présentes dans nos vergers, les PPQ proposent de mettre en œuvre une stratégie de croissance impliquant la plantation de nouvelles variétés et l’adoption d’un mode de culture des pommiers en haute densité.

Leur objectif est d’être en mesure de concurrencer les pomiculteurs étrangers et d’assurer une autonomie alimentaire durable et prospère pour le marché pomicole québécois.

Une parcelle d’un verger à haute densité implanté il y a trois ans par Olivier Lauzon, du Verger Fleuripom.

« La haute densité est une technique de plantation des pommiers qui condense les arbres dans la superficie, sous forme de haie. On n’est pas du tout dans le modèle de vergers qu’on voit beaucoup ici, adapté à l’autocueillette, où on peut retrouver 450 pommiers à l’hectare. En haute densité, on parle plutôt de 1 600 arbres à l’hectare, et donc beaucoup plus de rentabilité. Cette technique a aussi l’avantage de diminuer le coût de la main-d’œuvre grâce à l’utilisation de récolteuses et permet une gestion des maladies et des insectes plus facile puisque les arbres sont moins gros », a expliqué Olivier Lauzon, copropriétaire du Verger Fleuripom, en faisant visiter une parcelle de son verger planté en haute densité.

« Implanter de nouveaux vergers implique des coûts pour les producteurs et il faut plusieurs années avant qu’ils soient rentables. C’est pour ça qu’on a besoin de l’aide du gouvernement », a ajouté Éric Rochon, président des PPQ.

Présent pour appuyer cette demande, Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), a rappelé qu’avant l’été pluvieux qu’ont subi les agriculteurs, le printemps n’avait pas été facile non plus. « Cette année, le gel printanier a eu des conséquences désastreuses. Sur 450 entreprises au total, la moitié ont eu des dommages. S’y ajoute un contexte économique difficile avec l’augmentation du coût des intrants et la flambée des taux d’intérêt », a-t-il dit.

Implanter des vergers à haute densité serait une façon de faire face aux changements climatiques, pensent les pomiculteurs. « Ce mode de culture en haie permet d’installer plus facilement des systèmes goutte à goutte et des filets anti-grêle », a expliqué Olivier Lauzon.