SOS fourrages d’urgence : le bon protocole d’intervention

Selon que la prairie est clairsemée de façon uniforme, ou par secteurs dispersés, ou encore que la quasi-totalité du champ est détruite, différents protocoles peuvent s’appliquer. « Pour une prairie affaiblie qui compte encore une bonne proportion de graminées, une fertilisation azotée adéquate peut augmenter le rendement et la teneur en protéine du fourrage », signale M. Leduc. « Si de grands secteurs du champ sont détruits, on peut faire un sursemis ou un semis direct de trèfle rouge ou de ray-grass annuel », décrit-il, rappelant toutefois qu’il faut éviter le sursemis luzerne sur luzerne, en raison du risque d’autotoxicité. « Lorsque la quasi-totalité de la prairie est détruite, on peut semer une culture de plantes fourragères annuelles, comme le trèfle d’Alexandrie et le ray-grass, ou de légumineuses à grains et oléagineux, comme le soya et les pois, ou même des céréales ou un mélange de céréales-pois, par exemple l’avoine, l’orge, le triticale et le blé », précise l’agronome. Il cite aussi les graminées de saison chaude, comme le millet, le sorgho, l’herbe du Soudan et l’hybride sorgho-Soudan, comme des valeurs sûres. 

Lorsque de grands secteurs du champ sont détruits, on peut faire un sursemis ou un semis direct de trèfle rouge ou de ray-grass annuel.
Une prairie saine

Avant de détruire le champ : des outils d’aide à la décision

La meilleure solution n’est pas toujours évidente à vue de nez, et chaque prairie peut comporter plusieurs particularités. Le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) fournit une multitude de guides afin de prendre des décisions mieux éclairées sur les fourrages d’urgence les plus rentables selon chaque cas. La plateforme Mon Système Fourrager (https://msfourrager.com/) permet également de collecter en temps réel des données sur la survie hivernale en mettant à profit l’intelligence artificielle et une foule de données et d’analyses détaillées. Les 10 fiches techniques préparées par Coordination services-conseils et un collectif d’intervenants spécialisés, dont le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), les Producteurs de lait du Québec et Agri Conseils Maska, peuvent être consultées au https://coordination-sc.org/plantes-fourrageres/vitrines-de-la-culture-de-lpla-luzerne-2/.