Changement de garde à la présidence du CQPF

Un changement de garde s’est produit au Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) alors qu’après sept ans à la présidence, le producteur Alphonse Pittet tirait récemment sa révérence au profit de Vincent Audet, gérant de territoire chez Kuhn. 

Le nouveau président entend poursuivre sur l’élan créé par son prédécesseur au cours des dernières années. « Les plantes fourragères, c’est quasiment la moitié des hectares en culture au Québec, que ce soit récoltées ou en pâturage. Mais ça reste une culture qui est encore considérée comme un mal nécessaire. Il faut mieux s’organiser pour être capables de bien faire la promotion et de représenter l’industrie avec les moyens qu’on a », explique en entrevue Vincent Audet, élu le 25 mars dernier lors de l’assemblée générale annuelle du CQPF. 

Vincent Audet, nouveau président du Conseil québécois des plantes fourragères

Celui qui siège au conseil d’administration depuis quatre ans voudrait par exemple que les bénéfices environnementaux des plantes fourragères soient récompensés financièrement.

La société demande à l’agriculture d’être plus verte, plus propre, mais il faudrait qu’elle accepte d’y mettre les moyens. Les plantes fourragères ont justement un grand potentiel de captation de carbone. Donc, un producteur qui capte une tonne de carbone avec ses pratiques agronomiques, eh bien, cette tonne devrait lui être payée. Ce sont des idées comme celles-là qu’on veut explorer dans l’avenir.

Vincent Audet, nouveau président du CQPF

De son côté, en tant que membre du conseil d’administration depuis 15 ans, le président sortant croyait que le temps était venu de faire résonner une nouvelle voix au CQPF. « J’estimais avoir fait le tour de ce que je pouvais donner à l’organisation », explique Alphonse Pittet, fier du chemin parcouru depuis son arrivée. 

« Avec toute la question des changements climatiques, les plantes fourragères ont repris une place qui avait été un peu ignorée pendant des décennies. Leur contribution sur les questions agroenvironnementales était connue, mais ne faisait pas partie des discussions. Aujourd’hui, il y a beaucoup de programmes qui ont été créés par les deux paliers de gouvernement qui concernent les plantes fourragères », se réjouit Alphonse Pittet.

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Une reconnaissance du MAPAQ

Invité à identifier sa contribution la plus marquante durant ses mandats à la présidence, le producteur laitier précise que les avancées ont été le fruit d’un travail d’équipe avant de citer la reconnaissance du statut de l’organisation. 

« En 2011, le MAPAQ avait demandé au CQPF d’assurer le leadership de la filière des plantes fourragères. Je dirais que depuis les deux dernières années, ça a été officialisé en nous donnant accès aux programmes de soutien aux initiatives, en particulier le PDTS [Programme de développement territorial et sectoriel]. On est maintenant rendus avec un agent de concertation à temps plein qui travaille pour le secteur des plantes fourragères. Ça a permis de mettre énormément d’actions de l’avant. »
Alphonse Pittet rappelle aussi la création en 2018 du Pôle d’expertise en plantes fourragères dirigé par Guy Allard. « C’était une des principales recommandations du plan stratégique 2018-2022 de la filière. Cet organisme ne fonctionne pas à son plein potentiel, malgré toute l’énergie qui y a été consacrée. En 2024, il a le mandat de réaliser un projet concernant les outils de prise de ­données des rendements aux champs de foin. »

Enfin, comme principale déception, l’agriculteur de Saint-Tite, en Mauricie, cite l’incapacité ­d’inverser la tendance de la diminution des superficies en plantes fourragères, voire de l’augmenter. « Cet objectif-là n’a pas été atteint, se désole-t-il. La tendance à la baisse est moins forte, mais la courbe est toujours là. C’est quelque chose que j’aurais aimé renverser avant de quitter », conclut-il.