Ovins 9 mai 2024

Un engrais écolo à partir de laine de brebis

PALMAROLLE – Des producteurs d’agneau d’Abitibi-Ouest ont trouvé un débouché aux résidus de tonte des moutons. En cette période de préparation des jardins, la Ferme Abitibienne propose des granules de laine de brebis, une solution fertilisante qui se veut écologique et riche en azote. 

Le tamis du broyeur à plastique a dû être adapté pour recevoir la laine. « On est encore à essayer de faire des tests pour gagner en efficacité », confie Bruno Lemieux, qui a eu recours aux services du soudeur du village pour les premières modifications. 

L’idée de jeter de la laine n’a jamais plu à Bruno Lemieux. Et la vendre n’est pas rentable, plaide le copropriétaire de la Ferme Abitibienne.

La dernière fois qu’on a vendu de la laine, on a reçu plus cher de factures pour le transport que le chèque de laine.

Bruno Lemieux

Lorsque son cousin lui est arrivé avec l’idée que la laine, riche en azote et en potassium, pouvait être transformée en granules, l’agriculteur s’est mis en mode recherche. « Il y a eu des projets de recherche en Australie. Eux, ils ont de gros volumes, des millions de tonnes de laine. Nous, on parle de six tonnes que j’ai en inventaire présentement, ou deux à trois tonnes par année », compare-t-il, en précisant qu’il s’intéresse surtout à l’approvisionnement en circuit court. 

Les granules de laine sont acheminées vers l’ensachage sur un petit convoyeur. Dans le sac derrière, la laine après son passage dans le broyeur.

Un déchet à valoriser

Après s’être doté d’un broyeur à plastique et d’une granuleuse à bois, il a procédé à quelques tests et fait analyser la granule. Les pourcentages d’azote, de phosphore et de potassium ont été évalués à respectivement 10-0-5.

Les sacs d’engrais de la Ferme Abitibienne sont biodégradables. « Je trouvais ça important d’avoir un sac biodégradable parce que je trouvais ça plate d’avoir un produit écologique dans un sac de plastique », soutient Émilie Mainville.

L’intérêt de ce nouveau produit réside entre autres dans le fait que l’azote est libéré à 50 % lors de l’application et que le reste se dégrade tranquillement. Et s’il y a des restes, ils peuvent être utilisés pour les plantes de la maison, suggère Émilie Mainville. « L’azote, le 10 de l’engrais, c’est pour la verdure de la plante. Donc, tout ce qui est vert peut en profiter. D’après moi, à la fin de la saison, on va pouvoir dire qu’avec deux kilos, quelqu’un fertilise sa serre et son jardin et qu’il lui en reste peut-être pour ses plantes d’intérieur », estime la productrice. 

Le prix fixé par le couple pour un sac de deux kilos est de 35 $. Pour l’instant, la commercialisation se fait à la ferme ainsi que dans la jardinerie de la municipalité voisine de Gallichan. D’autres points de vente pourraient bientôt s’ajouter.