Lait 10 octobre 2023

Une plateforme internationale d’échange de données laitières

Des agences de contrôle laitier représentant 13 pays différents, dont Lactanet au Canada, se sont alliées aux principaux fabricants d’équipements de traite pour créer une plateforme informatique commune d’échange de données laitières.

« On couvre ensemble 200 000 fermes et 20 millions de vaches dans le monde », précise le chef d’exploitation et directeur du centre d’expertise à Lactanet Canada, Daniel Lefebvre. 

En 2020, sept organisations, dont la sienne, qui représentent le Canada, l’Australie, les États-Unis et des pays d’Europe, ont fondé le Réseau d’échange international de données laitières (iDDEN), basé en Allemagne. En s’alliant, ces agences de contrôle laitier sont parvenues à convaincre des géants de l’équipement de traite, dont DeLaval, GEA et Lely, de collaborer avec elles pour faciliter les échanges de données avec les fermes, en connectant à la plateforme les informations émises par les robots de traite. 

Dans les prochains mois, les partenaires commenceront à tester le nouveau système. L’un des objectifs est de faciliter la tâche des producteurs lorsqu’ils partagent leurs données avec leur agent de contrôle laitier pour l’analyse du lait et pour l’aide à la gestion de troupeau.

On a déjà des façons de faire. [Au Canada, par exemple], le client [qui a recours au service de contrôle laitier de Lactanet] va produire un rapport exporté sous forme de fichier qu’on va lire dans nos systèmes. Ça prend une manipulation des fichiers et ça se fait une fois par mois. Maintenant, il va y avoir une connexion directe, active en tout temps, qui va envoyer des données quotidiennement des robots vers la base de données.

Daniel Lefebvre

Pas un centre de stockage accessible aux autres pays

Les fermes qui ont recours au contrôle laitier pour leurs suivis de gestion doivent partager une très grande quantité de données, en ce qui a trait, par exemple, aux entrées et aux sorties des vaches du troupeau, à la quantité de lait produit par animal, au temps de traite, à la reproduction, aux vêlages, aux tarissements, aux maladies, à la composition du lait, etc. 

Dans ce contexte, Daniel Lefebvre a tenu à spécifier aux éleveurs que le nouveau système est fiable quant à la protection des informations. Seuls les destinataires détenant une autorisation de leur part pourront consulter leurs données. 

« Ce n’est pas une centrale de stockage internationale. C’est vraiment une route d’échange de données. […] Une ferme au Canada qui a une entente de service avec Lactanet, ses données vont transiter par la plateforme iDDEN, mais ne seront pas stockées, elles vont juste être redirigées vers Lactanet », précise-t-il. M. Lefebvre ajoute que ses confrères et lui, par cette alliance internationale, cherchaient surtout à avoir le poids du nombre pour convaincre les grands fabricants de robots de se brancher à leur système informatique. « Au lieu que Lactanet développe lui-même une interface avec les différents manufacturiers et que nos collègues allemands fassent la même chose, on s’est dotés d’une infrastructure commune. C’est d’éviter la duplication de ces efforts-là », souligne-t-il.

Une autre solution de données à l'essai en 2025

Les producteurs laitiers, dont ceux du Canada, pourront essayer, d’ici 2025, une nouvelle solution numérique, Milk Sustainability Center (MSC), issue d’un partenariat entre DeLaval et John Deere, qui leur fournira des données pour améliorer l’efficacité et la durabilité de leurs activités, à la fois au champ et à l’étable. Les producteurs pourront aussi comparer leur rendement à celui d’autres exploitations laitières et identifier les secteurs clés à améliorer. Avec l’autorisation du producteur, les données de DeLaval Plus et du Centre d’opérations John Deere seront transférées sur la plateforme conçue par une entreprise néerlandaise, réduisant ainsi la saisie manuelle des données.