Délia Lepage doit débourser 800 000 $ pour la construction d’un bâtiment où elle logera ses taures et ses vaches taries, en prévision de l’entrée en vigueur de nouvelles normes de bien-être animal. Le faible endettement de la ferme familiale dont elle prend la relève lui permet d’investir dans ce projet sans se placer en situation précaire. Photo : Caroline Morneau/TCN
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Le niveau d’endettement des fermes laitières et le contexte économique actuel, marqué notamment par le prix des terres qui ne cesse de grimper et les taux d’intérêt élevés, rendent l’agroéconomiste Marie-Claude Bourgault « très préoccupée » pour l’avenir de la relève.
« Je ne sais pas comment les entreprises, avec le coût des capitaux, vont se développer. […] Quand je regarde des jeunes qui doivent s’endetter pour acheter des terres, construire une nouvelle bâtisse, pour acheter du quota, je suis inquiète pour eux », s’alarme la copropriétaire de la firme Agrigo Conseils, qui accompagne près de 150 fermes. « Quand on achète une terre trois fois le prix de la valeur économique, c’est sûr que les intérêts, ça rentre au poste. »
Délia Lepage, relève à Saint-Louis-de-Gonzague, en Montérégie, ne pourrait pas reprendre la ferme familiale sans le « prix d’ami » que lui fait son père, dans un processus de transfert qui s’échelonne sur dix ans.
« Ça nous permet de survivre, mon conjoint et moi. S’il nous avait dit qu’il veut vendre ça au prix que ça vaut, on lui aurait dit qu’on n’allait pas reprendre », indique celle pour qui l’achat de terres au prix actuel et l’expansion ne sont toutefois pas envisageables pour l’instant.
Marie-Claude Bourgault est d’avis que l’obligation des fermes de s’endetter pour la croissance est un problème sur lequel la société devra se pencher. « Il faudrait mettre en place des politiques qui viendraient soutenir le développement des fermes, sans surendetter les fermes, croit-elle. Parce que là, il y a plein de producteurs qui partent à la retraite et qui vont vendre leur quota. Mais qui va l’acheter, ce quota-là? »