Lait 2 février 2024

Maîtres-éleveurs après des années de passion et de travail

Douze producteurs laitiers du Québec ont réalisé l’exploit de devenir Maîtres-éleveurs Holstein pour l’année 2023, soit la meilleure récolte de tous les temps pour la province. De ce nombre, neuf ont obtenu le prestigieux titre pour la première fois, après des années de travail. 

Les copropriétaires de la Ferme Jolipré Holstein, Régis Lepage et Marie-Josée Turcotte, ont travaillé à l’amélioration de leur troupeau sur six générations de vaches, avant de devenir Maîtres-éleveurs pour la première fois. Photo : Gracieuseté de la Ferme Jolipré

« Ce qui nous rend le plus fiers, c’est d’avoir réussi à développer des familles de vaches. Il y en a qui en achètent, mais nous, on voulait s’essayer avec nos vaches à nous. On se demandait si on était capables d’amener notre troupeau là », témoigne Régis Lepage, copropriétaire de la Ferme Jolipré Holstein, dans le Bas-Saint-Laurent. Ce producteur de Saint-Moïse raconte avoir amélioré progressivement la génétique de son cheptel sur six générations de vaches depuis les années 2000 avant de devenir Maître-éleveur pour la première fois, le 13 janvier. En cours de route, sa ferme avait aussi été couronnée championne de la qualité du lait d’Agropur à trois reprises, de 2016 à 2018.

Pour moi, tout est lié. L’objectif, c’est d’avoir des vaches solides, en santé, qui vont produire du lait de qualité. Ce sont des détails et de la constance. C’est de tout le temps vouloir s’améliorer et bien utiliser ses outils pour corriger les défauts.

Régis Lepage, copropriétaire de la Ferme Jolipré Holstein

Un grand honneur, sans être un but

Pour le propriétaire de la Ferme Beaudoin Bégin, en Abitibi-Témiscamingue, Fabien Beaudoin, le titre de Maître-éleveur est un grand honneur qu’il affirme, en revanche, ne jamais avoir cherché à obtenir à tout prix. 

« Ma mère, c’était son rêve. Depuis que je suis jeune, c’est comme la Coupe Stanley pour un producteur de lait. Moi, quand j’ai appris que je l’étais cette année, j’étais plus que content, mais je ne me levais pas le matin en me disant : ‘‘Je vais être Maître-éleveur’’ », témoigne ce passionné d’élevage de Palmarolle.

Ce dernier adore prendre soin de ses animaux et avoir de belles vaches, mais accorde aussi beaucoup d’importance à la rentabilité de la ferme. « Ici, les vaches sont productives; elles durent longtemps dans le troupeau. Pour [obtenir le titre de Maître-éleveur], ça prend la passion. Si tu n’aimes pas ce que tu fais, ce n’est pas quelque chose que tu peux avoir. Ça prend du temps avant d’avoir de bons résultats. C’est du temps à l’étable. Moi, je me lève à 4 h et je finis à 7 h le soir, tous les jours. »

Relève à la Ferme Ginel, également honorée pour la première fois cette année, Benoît Gherardi compare l’obtention du titre de Maître-éleveur à un marathon, qui est le résultat, en ce qui le concerne, de plusieurs années de travail pour améliorer la longévité du troupeau. « C’est une consécration, d’une certaine façon, mais je ne peux pas dire que ça a toujours été un but. À force de recevoir des rapports, en s’améliorant constamment, on s’est rendu compte que c’était un objectif atteignable », indique ce producteur de Saint-Ignace-de-Stanbridge, en Estrie. « Nous, notre force, c’est la conformation des vaches. On a de très bonnes classifications depuis plusieurs années. Il nous manquait la production quotidienne, qui était un peu notre faiblesse, mais en contrepartie, on essaie de faire durer les vaches le plus longtemps possible, pour qu’elles ­produisent longtemps », explique celui qui mise notamment sur le confort des animaux, tous logés sur litière accumulée de paille.

Le titre de Maître-éleveur qu’il obtient finalement est pour lui l’équivalent d’être intronisé au Temple de la renommée du hockey. « Ça va nous suivre et faire partie de nos meilleurs souvenirs d’éleveurs », dit-il.


Maxime Fontaine et Laurie Lalancette, de la Ferme Des Pics, Fabien Beaudoin, de la Ferme Beaudoin Bégin, ainsi que Jean-Sébastien East et Élise Côté, de la Ferme Rescator, ont appris ensemble, le 13 janvier, qu’ils devenaient tous Maîtres-éleveurs. Photo : Gracieuseté de Fabien Beaudoin

Une soirée triplement festive à Palmarolle

Le propriétaire de la Ferme Beaudoin Bégin, Fabien Beaudoin, raconte avoir passé une soirée très festive, en compagnie de ses confrères des fermes Des Pics et Rescator, après le grand dévoilement de Holstein Canada, le 13 janvier. Ces trois entreprises laitières de Palmarolle, en Abitibi-Témiscamingue, ont toutes obtenu le titre de Maître-éleveur pour la première fois, la même année. 

« On est des amis proches. On est voisins. On se côtoie tous les jours. Cette soirée-là, on s’est fait un souper et on a regardé le dévoilement ensemble en se disant que si l’un de nous l’était, on serait contents. Finalement, on a appris qu’on l’était, les trois en même temps. C’était vraiment spécial; ç’a fêté pas mal », raconte le producteur, avec un sourire dans la voix.

Les Maîtres-éleveurs 2023 du Québec

  • Clovis Holstein, Saint-Alexandre-de-Kamourska, Bas-Saint-Laurent;
  • Ferme J.N. Breton et Fils, Saint-Patrice-de-Beaurivage, Chaudière-Appalaches;
  • Ferme Jolipré Holstein, Saint-Moïse, Bas-Saint-Laurent;
  • Ferme Julio, Granby, Estrie;
  • Nieuwenhof et Associé, Sainte-Agnès-de-Dundee, Montérégie;
  • Ferme Venance Julien et Fils, Saint-Alban, Capitale-Nationale;
  • Ferme Bessette et Frères, Waterville, Estrie;
  • Ferme Beaudoin Bégin, Palmarolle, Abitibi-Témiscamingue;
  • Ferme Rescator, Palmarolle, Abitibi-Témiscamingue;
  • Ferme Des Pics, Palmarolle, Abitibi-Témiscamingue;
  • Ferme Valrick, Saint-Louis, Montérégie;
  • Ferme Ginel, Saint-Ignace-de-Stanbridge, Estrie.