Lait 20 mars 2024

Augmentation de 3,9 % du prix du lait au détail

Le prix du lait de consommation au détail augmentera en moyenne de 3,9 % le 1er mai, a décrété la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec dans une décision rendue récemment.

Au Québec, les prix planchers et plafonds du lait vendu aux consommateurs dans des sacs de plastique de 4 L ou dans des cartons sans bouchon de 1 L, 1,5 L et 2 L sont fixés annuellement par la Régie, à la suite de représentations en ce sens d’acteurs de l’industrie, tels que les transformateurs, les distributeurs et les détaillants. Les prix varient selon les formats, la teneur en matière grasse et les régions. Un contenant d’un litre de lait à 2 %, par exemple, qui se vend actuellement entre 2 $ et 2,17 $, pourra se vendre entre 2,09 $ et 2,26 $, dès le 1er mai, dans la plupart des régions du Québec, soit une augmentation de 0,09 $.

Cette décision fait suite à une demande de la coopérative Agropur et du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), appuyée par l’Association des détaillants en alimentation du Québec et de l’Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec. Ceux-ci revendiquaient que la grille de prix soit ajustée en tenant compte de l’augmentation du coût du lait à la ferme, mais aussi des autres coûts qu’ils doivent assumer tout au long de la chaîne d’approvisionnement, relativement, par exemple, à la main-d’œuvre et à l’énergie.

Rappelons qu’en novembre, la Commission canadienne du lait (CCL) avait décrété une indexation du prix du lait payé aux producteurs de 1,77 % à compter du 1er mai 2024. Normalement, l’ajustement annuel entre en vigueur le 1er février, mais il a été repoussé de trois mois, cette année. La CCL a justifié cette décision par un « équilibre » à trouver entre les répercussions du contexte économique sur les consommateurs et « la durabilité de l’industrie laitière ».

À la suite de cette décision, la Régie a refusé d’augmenter le prix du lait au détail le 1er février, comme l’ont d’abord demandé les laiteries, mais a consenti à une hausse le 1er mai.

« Depuis plusieurs années, les prix du lait de consommation sont fixés en fonction de deux paramètres : d’une part, la variation du prix du lait payé aux producteurs et, d’autre part, l’application d’une formule d’indexation pour déterminer la variation des autres coûts considérés dans leur ensemble, c’est-à-dire ceux des laiteries, des distributeurs-grossistes et des détaillants », explique la Régie dans sa décision, précisant que la formule « des autres coûts », combinée à la hausse du prix du lait, donne une augmentation moyenne de 3,9 %.

Dans l’ensemble, le président-directeur général du CILQ, Charles Langlois, s’est dit satisfait de l’application de la formule, bien que la Régie n’ait pas accordé, comme l’avaient demandé les laiteries, une augmentation supplémentaire de 0,02 $/L pour compenser un manque à gagner, jugent-ils, généré par le report d’ajustement de trois mois.

Ce qu’il faut se demander, c’est si notre système de fixation des prix au Québec permet aux consommateurs d’avoir accès à un prix du lait raisonnable. Quand on regarde des statistiques qu’on a devant nous des cinq dernières années, on constate que oui, parce que le produit alimentaire qui augmente le moins, c’est le lait.

Charles Langlois, président-directeur général du CILQ

Des données de Statistique Canada sur l’indice des prix à la consommation montrent, par exemple, qu’en cinq ans, le coût du lait frais a crû de 15 %, alors que celui de la viande a augmenté de 29 %, celui des fruits et légumes frais, de 29 % et celui des œufs, de 33 %. L’ensemble des composants du panier d’épicerie a augmenté de 18 %.