Grandes cultures 6 avril 2023

Les producteurs de grains devront livrer la marchandise, dit le ministre.

DRUMMONDVILLE – Près de 85 M$ de fonds publics sont offerts aux agriculteurs qui participent au programme de rétribution des pratiques agroenvironnementales, une somme qui devra cependant générer des résultats, clame le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne.

Dans son allocution lors de la première journée de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de grains du Québec (PGQ), le 30 mars, à Drummondville, le ministre a fait remarquer aux agriculteurs que les enveloppes ne seront pas éternelles si les améliorations environnementales ne sont pas au rendez-vous. « L’agroenvironnement, je suis le premier supporteur, mais c’est sûr qu’à un moment donné, il y a du monde qui vont demander les résultats. […] Le taux de matière organique, les ventes de pesticides et de fertilisants de synthèse, il y a des mesures qui vont sortir et il faut des résultats », a répété le ministre.

André Lamontagne

Même si le président des PGQ, Christian Overbeek, a accueilli chaleureusement M. Lamontagne, il a dit en entrevue avec La Terre, le lendemain, que les attentes du ministre seront sûrement difficiles à remplir à court terme. « Si c’est demandé de faire une culture intercalaire et qu’on ne voit pas de bénéfices après trois ans, il faudrait se demander si trois ans, ce n’est pas trop court pour corriger 25-30 ans de pratiques culturales. Si l’objectif est d’évaluer les résultats avec la fin du programme en 2024, on ne verra pas de grandes différences. Et il va y avoir des groupes qui vont alors dire que c’est décevant, et que cela a coûté cher pour rien. Ça donnera un sentiment désagréable aux producteurs qui ont fait des efforts », a prévenu M. Overbeek.

Le directeur des PGQ, Benoit Legault, a ajouté au micro que le prochain bilan des ventes de pesticides, auquel le gouvernement provincial accorde beaucoup d’importance politique, devra être relativisé. « On veut que ça prenne en considération la pression des ravageurs. Si la pression des ravageurs a augmenté de 50 % lors d’une année, et que les ventes de pesticides ont augmenté de 5 % [durant la même période], c’est un succès », a-t-il affirmé.