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Un vent nouveau a semblé souffler pour les Producteurs de lait de chèvre du Québec (PLCQ) lors de l’assemblée extraordinaire qui s’est tenue le
25 juillet, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Celle-ci visait à informer les membres de la mise à jour de l’agenda de l’organisation, à la suite de l’assemblée générale annuelle d’avril dernier. Les producteurs avaient alors décidé de mettre en place un règlement de contingent afin d’encadrer la quantité de lait produit.
Rappelons que ces dernières années, les enjeux de surproduction et de qualité du lait ont entraîné le départ de plusieurs producteurs et la chute radicale de la production. « Depuis 2018, on est passé de 10 millions à 5 millions de litres, dit Sylvie Girard, qui occupe la présidence de l’association depuis avril. On doit augmenter la production, car on manque de lait maintenant, mais il est impératif de contrôler la croissance. On regarde des modèles comme les producteurs de sirop d’érable ou les producteurs ovins. »
Cela dit, l’application immédiate d’un règlement de contingent est apparue prématurée aux membres du conseil d’administration des PLCQ. « Ces derniers mois, on a fait des recherches et consulté des experts, notamment en matière juridique, pour réaliser que ce genre de système nécessite beaucoup de préparation et d’investissement. Nous ne sommes que 30 producteurs, on ne peut pas se payer un système trop lourd, qui nécessite par exemple quatre employés », mentionne Mme Girard.
Elle précise que les prochaines étapes à ce chapitre seront de recruter des spécialistes, comme des agroéconomistes et des avocats, pour évaluer les possibilités. « L’idée est de développer un mini-règlement de contingent qui sera intégré éventuellement à notre convention et qui évoluera avec le temps, explique Sylvie Girard. Les différents scénarios seront soumis aux producteurs. »
Présente sur place, Louise Lambert, propriétaire de La Chèvrerie Breton à Saint-Anselme, dans Chaudière-Appalaches, a salué cette volonté de consulter les producteurs, mais aussi l’ambiance générale de la rencontre. « Pour la première fois depuis des années, je suis ressortie d’une de ces rencontres avec des ailes, raconte-t-elle. Entendons-nous, les anciens administrateurs ont fait un excellent travail pour nous obtenir un bon prix pour notre lait en décembre dernier, pour qu’on se paye un meilleur salaire. Mais enfin, j’ai l’impression de ne pas juste survivre, on va pouvoir se développer comme industrie. » Exceptionnellement, plusieurs joueurs étaient présents, dont des représentants du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, de Saputo, de la direction de l’Union des producteurs agricoles et des spécialistes en lactation. « Ça a fait du bien, ajoute-t-elle, j’ai eu l’impression qu’on travaillait tout le monde ensemble pour faire avancer les choses. »
Pour Sylvie Girard, il reste qu’il faudra convaincre les producteurs d’augmenter leur offre. « Mais avant ça, il faudra éponger les dettes accumulées, explique-t-elle. Ils pourront ensuite réinvestir, j’imagine, dans quelques mois. » Pour Louise Lambert, augmenter l’offre éventuellement semble tout à fait envisageable et ne passe pas exclusivement par l’agrandissement du cheptel. « Je vais pouvoir réinvestir notamment dans la qualité de l’alimentation et dans la sélection des meilleures chèvres, dit-elle. Et tout ça va aussi donner confiance aux institutions financières qui avaient cessé d’investir dans nos productions. »
L’informatisation est clé
Depuis ce printemps, les Producteurs de lait de chèvre du Québec ont délaissé le papier pour un système informatisé permettant de comptabiliser les productions de lait en projection et celles réalisées. Il s’agit d’une première étape vers un éventuel système de contingent. L’interface surnommée GAPO a déjà été adoptée par 27 des 30 producteurs.