Bovins 30 avril 2024

Des pratiques qui font une différence

En posant certains gestes ou en modifiant certains aspects de leur régie, les producteurs de bovins peuvent agir concrètement pour améliorer la biodiversité qui trouve refuge dans leur ferme. Voici quelques-unes des pratiques à leur disposition.

Les aménagements à la ferme

Bandes riveraines élargies

Il s’agit d’une bande de terre le long des cours d’eau où sont plantées des espèces végétales indigènes, qui sont adaptées aux conditions locales et qui offrent un habitat pour une variété d’animaux sauvages. Les plantes dans cette zone aident également à filtrer les contaminants qui pourraient se diriger vers l’eau, à prévenir l’érosion des sols et à réguler les fluctuations du niveau de l’eau. La largeur peut varier en fonction de l’emplacement et des conditions environnementales du territoire. Cependant, en général, une largeur minimale de 3 mètres est recommandée.

Bandes fleuries

Les bandes fleuries sont des zones de végétation remplies de plantes à fleurs. Elles sont généralement situées en bordure de boisés, de haies, de champs et de fossés. Un des objectifs de ces aménagements est de favoriser les pollinisateurs. Les bandes fleuries peuvent aussi abriter des populations de mammifères ou d’oiseaux qui participent elles aussi au contrôle des ravageurs.

Photo : PBQ

Haie brise-vent et plantation d’arbres 

Les haies brise-vent sont des rangées d’arbres ou d’arbustes dont la fonction principale est d’offrir un obstacle naturel au vent. Ces aménagements peuvent avoir des effets positifs sur l’environnement local en offrant un habitat pour la faune, en réduisant ­l’érosion des sols, en améliorant la qualité de l’eau et en augmentant la ­diversité biologique.

Photo : UPA Montérégie

Nichoirs à oiseaux 

L’implantation de structures artificielles offre des sites de nidification de rechange pour les espèces qui nichent naturellement dans les cavités des arbres morts et des chicots. Ce type d’aménagement attire aussi certains oiseaux insectivores et des oiseaux de proie qui sont des ennemis naturels des ravageurs de cultures.

Photo : PBQ

Friches agricoles

Ces espaces servent de refuge pour la flore et la faune et participent à la diversité et à l’équilibre des écosystèmes locaux. Ces zones non cultivées peuvent être des bordures de champs, des bandes ­enherbées ou des zones tampons.

Les pratiques dans les pâturages, les prairies et les cultures

Photo : PBQ

Rotation des pâturages 

Cette pratique permet d’améliorer la santé des pâturages et de maintenir la biodiversité. Cela implique de diviser les pâturages en sections plus petites et de faire tourner le bétail d’une section à l’autre, permettant ainsi à l’herbe de se régénérer et de favoriser la croissance de plantes différentes. Cette pratique contribue également à réduire la surexploitation des pâturages, qui peut causer des dommages permanents à la biodiversité. Le broutement par le bétail peut offrir un habitat de nidification adéquat pour certains oiseaux et d’autres espèces sauvages si la hauteur de l’herbe est constante entre 12-30 cm pendant les mois de mai à juillet.

Photo : PBQ

Fauche retardée 

La fauche retardée consiste à différer la date de la fauche des prairies, généralement de quelques semaines à un mois après la date de fauche habituelle. Puisque la survie de plusieurs espèces dépend de ce système agricole, cette pratique leur laisse le temps nécessaire pour se reproduire et se développer. La littérature recommande généralement de retarder la fauche après le 15 juillet pour favoriser la nidification des oiseaux champêtres.

Vitesse et patron de fauche 

La période de reproduction de plusieurs espèces animales coïncide avec une activité agricole intense. Au Québec, la période où le risque est le plus grand est d’avril à juillet. Plusieurs précautions limitent la perturbation de la faune comme réduire à 10 km/h ou moins la vitesse de passage durant la fauche ou adopter la fauche centrifuge. Certains producteurs vont jusqu’à laisser une zone non fauchée au centre du champ pour favoriser la création de zones de refuge temporaire afin de soutenir la survie et la reproduction des oiseaux champêtres.

Photo : David Riendeau

Réduction de l’utilisation des pesticides

La réduction de l’utilisation de pesticides, ou le recours à des méthodes plus naturelles pour combattre les ravageurs, par exemple en attirant les ennemis naturels de ces nuisibles, peut s’avérer bénéfique pour la biodiversité. D’autres mesures favorisent le maintien des populations d’oiseaux et des pollinisateurs, comme suivre les recommandations émises par le Réseau d’avertissements phytosanitaires, utiliser des buses antidérive et éviter la pulvérisation lors de grands vents, ­maintenir des zones sans application dans le pourtour du champ et interrompre l’épandage pendant les virages.

Marie-Josée Maezzo, Alus Outaouais

Barre d’effarouchement

La barre d’effarouchement est un outil qui s’installe à l’avant d’un tracteur. Cette barre permet de donner plus de temps aux oisillons et aux femelles de fuir devant la faucheuse. Cette technique demeure peu connue et rares sont les outils de la sorte sur le marché. En revanche, des plans existent sur Internet et les producteurs peuvent faire appel à des soudeurs pour la construire.