Ma famille agricole 20 novembre 2023

Une ferme et un troupeau de plus en plus performants

SAINT-CYPRIEN-DE-NAPIERVILLE – Sixième génération de la famille à pratiquer l’agriculture, la relève fait tranquillement ses marques à la Ferme Séric de Saint-Cyprien-de-Napierville. La passion pour la production laitière ainsi que l’amour des animaux et de leur génétique se transmettent de père en fille.

En 1994, la ferme laitière que possédait Serge Grégoire avec son frère, à Saint-Cyprien-de-Napierville, a passé au feu. Emportant le troupeau et le quota de lait, Serge a alors quitté la terre que son père, son grand-père et son arrière-grand-père avaient cultivée avant lui, pour s’établir dans une autre ferme du même rang et repartir en neuf avec son épouse, Nicole Giroux. Quelques années auparavant, leur fils Éric avait acheté une terre, juste à côté de cette nouvelle ferme. Quand, plus tard, en 2000, Éric Grégoire a pris la relève de ses parents, c’est donc sur l’ensemble de ces deux terres qu’il a fondé la Ferme Séric, avec sa conjointe, Lucie Angers. En 2006, une grange totalement neuve a été construite, où les vaches en lactation sont attachées, tandis que les animaux de remplacement et les vaches taries sont libres.

J’ai beaucoup de gratitude pour mes parents qui m’ont laissé la chance d’avoir la ferme. Ils ont eu confiance en moi. C’est grâce à eux que j’ai pu réaliser mon rêve et qu’on est rendus là aujourd’hui.

Éric Grégoire

« On trait 64 vaches, trois fois par jour », relate M. Grégoire, maintenant assisté de sa fille Kassandra. La jeune femme, après avoir achevé un diplôme de trois ans en Gestion et technologies d’entreprise agricole au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, s’est jointe à son père, il y a deux ans. Depuis, elle travaille à temps plein à la ferme. Ses sœurs Abigaëlle et Anna-Belle n’ont pas l’intention de s’impliquer dans la ferme pour l’instant.

« Au début, je ne savais pas trop ce que je voulais. Je pensais plutôt aller en psychologie à l’université, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. À ma deuxième année de cégep, j’avais changé d’idée! J’ai dit à mon père que je m’en venais avec lui à la ferme et je me suis inscrite en agriculture », raconte Kassandra.

Kassandra et Éric partagent une passion commune pour la génétique. Photo : Éric Labonté, MAPAQ

Formant une solide équipe, le père et sa fille peuvent aussi compter sur deux employés fidèles, Dominique Perras et François Leduc, à l’emploi de la ferme depuis respectivement 30 ans et 12 ans. Lucie Angers, qui est copropriétaire, occupe le poste de directrice des finances et assure la saine gestion de la ferme.

Ensemble, les membres de la famille ont fait ­évoluer l’entreprise. La ferme s’est retrouvée au troisième rang de la catégorie argent du concours de l’Ordre national du mérite agricole en 2023, après avoir obtenu la médaille de bronze en 2015. « Je suis aussi très fier d’avoir reçu le titre de Maître ­éleveur par Holstein Canada en 2017 », rapporte Éric Grégoire. Une récompense qui souligne l’excellence du troupeau, en matière tant de qualité des caractéristiques physiques de ses bovins que de productivité laitière.

Passionné de génétique, Éric commercialise les embryons de ses vaches Holstein excellentes, dont les performances s’améliorent constamment. Ces embryons sont achetés par des acheteurs d’ici et de l’étranger.

Passionnés de génétique

Sa fille Kassandra partage sa passion pour la génétique.

On a la même philosophie, les mêmes idées. Éventuellement, j’aimerais que les vaches soient en stabulation libre, mais c’est la seule chose que je changerais .

Kassandra Grégoire

Son père prévoit aller dans le sens souhaité par sa fille dans l’avenir. « On continue à augmenter notre quota, et on bâtira un jour une nouvelle étable, soit en stabulation libre, soit avec une salle de traite et des robots. C’est encore à décider », mentionne Éric Grégoire.

Autour de la ferme, 700 arpents (239 hectares) sont cultivés. L’orge, le soya, le maïs et le foin y sont semés en rotation. Une partie sert à nourrir les animaux et le reste est vendu pour l’alimentation animale. « On est dans une région idéale pour la production agricole. De la bonne terre et des sols plats. On a de bonnes récoltes », dit le producteur.

De l’orge, du soya, du maïs et du foin sont semés en rotation autour de la ferme. Photo : Gracieuseté de la Ferme Séric

Celui-ci n’hésite pas à investir pour équiper la ferme de matériel plus performant. Récemment, le travail d’insémination des vaches a été facilité par l’acquisition d’une nouvelle machine. « On a aussi mis en place un nouveau plan de séchage pour le maïs et on a installé un mélangeur pour les animaux. On investit sans arrêt pour que tout aille mieux », dit Éric Grégoire.  

Équipement techno

Parmi les nouveaux équipements technologiques acquis par l’équipe de la Ferme Séric, l’un en particulier facilite énormément la vie de ses artisans. « On a une nouvelle machine pour l’insémination artificielle, ce qui nous permet de la faire nous-mêmes. Le Eye Breed est une machine qu’on entre dans la vache, équipée d’une caméra au bout. Les images sont retransmises sur notre téléphone cellulaire et on voit où on va déposer la semence. C’est plus précis, et ça nous permet de voir si une vache fait de l’infection, par exemple. C’est très populaire en Europe, car ça favorise le bien-être des animaux », explique Kassandra Grégoire. 

Photo : Gracieuseté de la Ferme Séric

Le bon coup de l’entreprise

Le producteur laitier Éric Grégoire s’est mis à commercialiser les embryons de ses vaches Holstein. « Je pense que ça a été une bonne idée pour l’entreprise que de me lancer dans la génétique. Dernièrement, c’est devenu un peu moins populaire qu’avant auprès des éleveurs, mais j’y crois encore, et ma fille aussi », souligne-t-il. Des acheteurs provenant d’ici et de l’étranger, dont entre autres du Japon, de la Corée, des États-Unis ou de l’Europe, se présentent à la ferme pour acheter des embryons de ses vaches. « J’ai commencé par acheter de bonnes vaches et j’ai continué l’élevage en travaillant la génétique. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on a de bonnes familles de vaches, six lignées, avec certaines de douze ou treize excellentes générations en arrière. On est quand même au cinquième rang au Québec en production laitière dans la Holstein. Nos vaches font du lait, sont en santé et vivent longtemps. » 

Le troupeau compte des vaches excellentes depuis environ 12 générations. Photo : Éric Labonté, Mapaq
Fiche technique 🐮
Nom de la ferme :

Ferme Séric

Spécialité :

Production laitière

Année de fondation :

1990

Noms des propriétaires :

Éric Grégoire et Lucie Angers

Nombre de générations :

6

Superficie en culture :

700 arpents (239 hectares)

Cheptel :

64 vaches


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