Face à une diminution du nombre de producteurs, la Fédération multiplie les initiatives pour ouvrir ses rangs à la relève.

La concentration des quotas aux mains d’un nombre de plus en plus réduit de producteurs devient une préoccupation des dirigeants au début des années 2000. Alors que le Québec comptait près de 2 700 producteurs en 1964, la Fédération ne réunit plus qu’une centaine de membres. Ceci s’explique par l’important virage agricole des années 1970. En outre, plusieurs entreprises dites « multi-espèces » se sont spécialisées en se concentrant dans une seule production.

Cette situation attire les critiques des acteurs internationaux. Selon ces derniers, le système de production sous gestion de l’offre procure un monopole au bénéfice de quelques dizaines d’agriculteurs privilégiés.

Décidée à ouvrir ses rangs, la Fédération met en place en 2006 un programme d’aide au démarrage aux nouveaux producteurs en octroyant à un nouveau producteur, chaque année, un droit d’utilisation de 5 000 unités de quota (poules pondeuses). Depuis l’édition 2014, l’aide accordée est de 6 000 unités de quota.

Un premier système centralisé de vente de quotas (SCVQ) est mis en place en 2009 pour rehausser l’accessibilité au droit de produire. Dorénavant, les transferts de quotas entre producteurs s’opèrent exclusivement par ce système d’enchère, à l’exception des transferts entre entreprises apparentées.

Un programme de gestion des pondoirs en communs (PGPC) est aussi créé en 2010. Cette option gagnera rapidement en popularité, car elle permet aux producteurs d’offrir ou d’obtenir facilement des quotas. Il s’agit en effet d’un programme de location annuel qui offre un prêt de quota aux producteurs permettant à ceux-ci d’optimiser la production dans leurs installations.

En partenariat avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et d’autres organisations, la Fédération met en place en 2016 un projet pilote octroyant à de nouvelles entreprises le droit d’utiliser jusqu’à 500 unités de quota de poules pondeuses pour desservir les marchés de proximité (marchés publics, paniers biologiques). Cet essai concluant mènera à la création d’un nouveau programme d’aide au démarrage pour les producteurs dédiés à la vente directe.

Cette même année, face à la croissance du marché de transformation et aux nouveaux besoins pour des œufs de spécialité, un contingent d’œufs de transformation (ODT) de 300 000 pondeuses est créé au Québec. Ce programme permet aux producteurs québécois de bénéficier des retombées économiques importantes générées par ce secteur.

Toutes ces initiatives ont porté fruit. En l’espace de 17 ans, les rangs de la Fédération ont doublé pour atteindre 200 producteurs à la fin de 2022.

Ce texte provient d’un cahier spécial publié par la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec, dans le cadre des célébrations entourant leur 60e anniversaire de création.