Contenu commandité 26 février 2024

Cultures intercalaires dans la pomme de terre : résultats d’un projet innovant

Les avantages d’utiliser des cultures de couverture dans les champs pour améliorer la santé des sols sont bien connus. Mais des cultures de couverture en intercalaire dans la pomme de terre? C’est moins courant! On vous présente ici le résumé d’un projet réalisé au Bas-Saint-Laurent entre 2020 et 2022 dans trois entreprises.

La culture de la pomme de terre utilise des pratiques comprenant certains risques pour l’environnement. Le travail intense du sol en dégrade la structure et le rend plus sensible à l’érosion hydrique. L’utilisation d’une grande quantité d’intrants comporte des risques de contamination de l’eau et des sols. Les sols ainsi fragilisés sont moins aptes à retenir l’eau, les engrais et pesticides, qui risquent de contaminer les cours d’eau. Les cultures de couverture sont maintenant une pratique courante en grandes cultures; le défi est d’adapter la technique à la production de pommes de terre, puisque la régie de culture est bien différente.

L’objectif du projet était de valider la faisabilité technique d’implanter des cultures de couverture en intercalaire dans la pomme de terre et de vérifier si cela permettait d’avoir un effet positif sur la santé du sol sans affecter le rendement.

Le projet a été réalisé sur trois ans chez trois producteurs du Bas-Saint-Laurent. Un mélange de ray-grass et de trèfles à 20 kg/ha a été implanté lors du renchaussage.

Semoir APV sur renchausseur pour semis des cultures de couverture en intercalaire

Quelques ajustements ont été nécessaires au fil des ans, mais les producteurs ont réussi à se doter d’équipements ­efficaces qui leur permettent d’effectuer le semis de la culture de couverture en même temps que le renchaussage et l’application d’engrais, ce qui représente un net avantage. L’équipement le plus efficace aura été le semoir APV sur le renchausseur.

L’avantage principal que nous avons noté est le contrôle de l’érosion. Bien que la structure du sol n’ait pas été améliorée de façon significative, la présence de cultures dans l’entre-rang aura permis de freiner de façon très efficace l’érosion par rapport à nos parcelles témoin. Selon les résultats obtenus, le rendement des pommes de terre n’a pas été influencé par la culture de couverture; le ­calibre des tubercules non plus.

Plusieurs paramètres restent à ­tester. Nous souhaitons ensemencer plus d’espèces de cultures de ­couverture en intercalaire, mettre à l’essai d’autres périodes d’implantation (avant et après la récolte) et vérifier si la présence de cultures de couverture peut avoir un impact sur la gestion de l’eau d’irrigation.