Cyndelle Gagnon

Comme beaucoup d’étudiantes et d’étudiants au baccalauréat en agronomie, je me suis abonnée à La Terre de chez nous sous la recommandation d’un professeur, puis en préparation à l’examen de l’Ordre des agronomes, pour suivre l’actualité. Cette lecture était donc au début un peu un « devoir » imposé. Mais je dois dire que j’ai continué à la lire, car c’était un vrai plaisir d’y reconnaître des visages que je connaissais. Et la chronique des « histoires de relève » y est pour beaucoup.

Je suis membre de mon association régionale de la relève depuis quelques années, pour me rapprocher d’un rêve et de gens que j’admire tellement et pour faire ce que je peux pour les soutenir. Je n’ai pas encore d’entreprise, mais je suis fraîchement diplômée du baccalauréat en agronomie. Je passe mon examen d’admission à l’Ordre des agronomes dans les prochaines semaines. Dans ce monde, où je sens pourtant que j’ai ma place, je ne m’attendais pas à avoir la chance d’écrire un texte à côté du mot croisé… Alors, je me sens choyée!

Car je fais partie de cette relève qui n’est pas « innée », ma famille n’ayant rien à me léguer, ni celle de mon chum. Je ne fais pas non plus partie de cette relève qui a trouvé une possibilité de relève non apparentée. Du moins, pas encore. 

Je suis de cette relève qui attend un miracle.

Je suis de cette relève qui lit le Rapport Pronovost (rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois datant de 2008… (oui, 15 ans déjà!) et qui se fait rêveuse quand je lis les mots : « Il doit être possible, en agriculture, comme cela est courant dans d’autres domaines, de “commencer petit” et de croître progressivement, plutôt que de débuter avec une installation déjà à maturité. » Ça semble être la seule façon prudente de se lancer pour les gens comme moi.

Peut-être qu’un jour, j’aurai la folie de me jeter à l’eau. Car c’est bien un brin de folie que ça prend, avec tout ce qu’on entend sur la difficulté de tirer son épingle du jeu dans ce monde-là. En attendant, on travaille fort à créer des modèles, on écrit des plans d’affaires, on regarde le prix des terres, on visite des fermes qui nous donnent l’énergie de continuer, et on attend patiemment que l’occasion arrive pour se lancer!  

En collaboration avec
la Fédération de la relève agricole du Québec