Vie rurale 14 septembre 2017

L’Éden Rouge, paradis de la formation

Anny Roy est copropriétaire de l’Éden Rouge, une entreprise serricole de Saint-Bruno-de-Guigues au Témiscamingue, où l’on peut aussi avoir accès à une table champêtre.

En matière de rétention de main-d’œuvre, la productrice est confrontée à deux défis majeurs. Elle doit affronter la concurrence exercée par les mines et la grande industrie forestière qui offrent de gros salaires, sans compter que bon nombre des activités de son entreprise sont saisonnières.

La solution originale qu’elle a trouvée pour compenser ce désavantage est de dispenser de la formation à ses employés. « C’est sûr que nous sommes sensibles aux besoins de notre personnel en ce qui a trait à la conciliation travail-famille et à la souplesse des horaires, mais la formation de notre main-d’œuvre, c’est notre façon de créer un esprit positif dans l’entreprise et de nous assurer que chacun se sent apprécié parce que nous voulons investir dans ses compétences », dit-elle.

L’Éden Rouge, qui emploie une dizaine de personnes, produit tomates, concombres et laitue depuis 14 ans. En 2014, Angèle-Ann, la fille d’Anny, diplômée de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et copropriétaire, a ouvert une table champêtre, ce qui ajoute, de juin à septembre, un volet restauration à l’entreprise. Un service de traiteur est également offert à l’année.

Les deux copropriétaires ont endossé le rôle de compagnon dans le cadre du Programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) et dispensent elles-mêmes la formation à leur personnel. Quatre employés du secteur serricole et deux de la restauration ont déjà reçu leur attestation de formation. « Il y a plusieurs jeunes qui n’auraient jamais eu de diplôme de leur vie sans cette formation », estime Anny. D’autres salariés sont en démarche pour terminer une formation en 2018 et en 2019, ce qui, selon cette dernière, les rend plus conscients de l’importance de leur travail et accroît leur efficacité et leur fierté.

Les copropriétaires croient qu’il faut profiter des outils et des services mis en place pour les producteurs. Selon elles, le Programme de formation en milieu de travail est bien organisé. Elles se sentent épaulées.

Les cours sont offerts à tous, dès qu’ils en font la demande. Cela ne se limite pas au PAMT, car les employés peuvent également assister à des formations et des colloques reliés à leur secteur d’activité. « Très souvent, nous y participons avec eux et ça donne de bons échanges à notre retour au travail », mentionne Anny Roy.

L’Éden Rouge a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA de l’Abitibi-Témiscamingue pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, la bonne idée en gestion des ressources humaines, une initiative d’AGRIcarrières.