Vie rurale 5 septembre 2014

Du raisin de table et des kiwis

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François Bélanger a débarqué en Nouvelle-France en 1634, peu après la fondation de Québec.

Marié à Marie Guyon, il est l’ancêtre de plus de 50 000 descendants en Amérique du Nord. François, le 3e du nom, représente la 12e génération d’agriculteurs à s’être succédé de père en fils sur la ferme ancestrale de l’Ange-Gardien sur la Côte-de-Beaupré, sûrement un record pour une famille en terre d’Amérique.

« Mon père m’a donné cette terre et je l’ai redonnée à mon fils », dit simplement Marcel Bélanger pour expliquer ce record de longévité. François a repris l’exploitation en 2000, heureux de savoir son père à ses côtés. Sans regret, il a abandonné la vocation laitière de la ferme voilà trois ans. Depuis, les deux hommes ont patiemment planté plus de 10 000 arbres fruitiers, pommes, poires, abricots et cerises. Leur plantation de vignes devrait aussi fournir cette année la moitié de la production espérée de raisins de table, de vrais raisins à croquer.

« On a pu y goûter l’an dernier, et ils sont très bons », affirme François, comptant sur les ventes à son kiosque à la ferme et l’autocueillette pour rentabiliser la nouvelle vocation de son entreprise. La veille de notre visite (30 avril) les premières semences de légumes avaient été semées. Choux-fleurs, carottes, navets, betteraves, échalotes, brocolis, choux et cerises de terre vont ravir la clientèle par leur fraîcheur.

« Je vais en arracher au besoin », assure Marcel. Celui-ci certifie qu’il a toujours résisté à l’idée de cultiver du maïs. Trop de vermines en raison de la proximité du fleuve notamment. Pour son kiosque, François préfère acheter et revendre le blé d’Inde de Neuville, l’un des meilleurs au monde, identifié pour son fort potentiel en vue d’obtenir une appellation contrôlée.

« C’est la terre qui donne le goût particulier aux fruits et aux légumes », pense Marcel. Fervent amateur des renommées tomates de Saint-Pierre-les-Becquets, le septuagénaire dit y avoir acquis des plants pour en faire l’essai sur sa ferme de l’Ange-Gardien. Une déception l’attendait.

« Les tomates goûtaient la même chose que celles produites par mes plants », admet-il, résigné. Pour la même raison, ajoute-t-il, les fraises de l’Île d’Orléans ont aussi un goût unique.

À lire cette semaine Vers une 13e génération de Bélanger, dans La Terre de chez nous.