BROSSARD — Un trio de producteurs de sapins de Noël a décidé il y a cinq ans de se lancer dans la livraison à domicile. « On cherchait une façon originale de vendre nos arbres », précise le copropriétaire de BôSapin, Thierry Fortin, rencontré dans la cour enneigée du Quartier DIX30 où transitent les conifères.

Ceux-ci sont cultivés à Béthanie, en Montérégie, puis à La Patrie et à Milan, en Estrie. Les clients commandent en ligne en choisissant un sapin dont la taille et la qualité correspondent à leur budget. Ils sont ensuite avisés trois jours à l’avance et c’est un Casse-Noisette qui se charge de la livraison.

Assis bien au chaud dans la roulotte où sont alignées les vestes rouge et or, Thierry Fortin souligne qu’on ne livre pas un sapin de Noël comme on livre un électroménager : « On essaie de créer un événement et d’apporter un peu de magie dans la maison. » Une attention particulière est portée au service courtois et des ornements en forme de Casse-Noisette sont distribués aux plus jeunes résidants de la maisonnée.

Choix vs manque de temps

Un père de famille venu acheter son sapin au point de vente de Brossard reconnaît que la livraison peut être tentante dans cette ère caractérisée par le manque de temps. Martin Picard se montre toutefois réticent à se faire imposer un sapin. « Pour 50 $, est-ce que je peux au moins le choisir? » questionne-t-il.

Le président d’une entreprise d’aménagement paysager qui offre également un service de livraison de sapins à Montréal et sur la Rive-Sud constate pour sa part que les clients sont malgré tout satisfaits de leur arbre de Noël. « Au point de vente, les gens peuvent passer une demi-heure à choisir un sapin, mais quand tu arrives avec un arbre et qu’ils ne peuvent pas comparer, ils disent : “Wow! Il est parfait!” » rapporte Gabriel Tougas, de Vert-Noël.

Le rôle des réseaux sociaux

À ses débuts, BôSapin a beaucoup misé sur les réseaux sociaux et les sites de vente à rabais pour promouvoir ses services. Les commandes étaient compilées manuellement avec un fichier Excel, mais depuis la mise en ligne d’un formulaire informatisé, les ventes ont explosé. « On a toute une mécanique qui nous permet de distribuer plusieurs centaines d’arbres en même temps », explique Thierry Fortin. Les livraisons ne se font que la fin de semaine pour s’assurer que les clients soient présents.

La filiale Vert-Noël de G.T.L. Paysagiste est quant à elle parvenue à livrer 200 sapins grâce à Facebook l’an dernier. Les propriétaires, qui en sont à leur deuxième saison, ont toutefois choisi de concentrer leurs énergies sur un point de vente à Delson. « C’est beaucoup de gestion, la livraison », admet Gabriel Tougas, qui continue quand même d’offrir le service à domicile à certains clients.

Il reste que chez BôSapin, les médias sociaux demeurent un moyen de communication avec les clients. C’est tout sourire que Thierry Fortin fait défiler sur son cellulaire les messages et photos publiés sur la page Facebook de son entreprise : « Quand on voit ces commentaires, on se dit qu’on n’a pas travaillé pour rien! »