Vétérinaires 5 janvier 2024

Des éleveurs impatients d’avoir accès à la télémédecine vétérinaire

L’implantation d’un service de télémédecine vétérinaire est attendue avec impatience en Gaspésie, où la gymnastique a été laborieuse dans la dernière année pour parvenir à offrir des services vétérinaires sur tout le territoire, notamment pour les soins de prévention et de vaccination des veaux d’embouche.

« Dans le secteur de la Haute-Gaspésie et de Rocher-Percé, ils sont comme dans un flou de services. On a un vétérinaire qui est sur le point de prendre sa retraite, et qui n’est donc pas allé chercher ses accréditations pour donner le service du nouveau programme de vaccination pour les veaux d’embouche, alors que c’est notre production principale en Gaspésie », mentionne Guy Gallant, directeur régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Gaspésie-Les Îles. Le milieu s’est toutefois concerté pour qu’une autre clinique soit en mesure d’offrir ce service, « mais ç’a été très compliqué », spécifie M. Gallant. 

Dans un autre secteur de la Gaspésie, c’est la distance entre les fermes et les cliniques qui nuit à l’accès aux services vétérinaires, poursuit le directeur régional. « Ils sont seulement capables de répondre aux urgences, car ils sont quand même à 1 h 30 -2 h de route », illustre-t-il.

 Accès prioritaire demandé

C’est dans ce contexte que des producteurs de cette région, dans une résolution adoptée à l’assemblée générale annuelle de leur fédération régionale de l’UPA cet automne, ont demandé un accès prioritaire à la nouvelle plateforme de télémédecine vétérinaire, dont le lancement est prévu le 1er avril 2024.

Le président de l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec, Jean-Yves Perreault, explique toutefois qu’il n’y aura pas de régions privilégiées par rapport à d’autres. La nouvelle application mobile de télémédecine vétérinaire sera accessible simultanément à tous les producteurs, partout au Québec, pourvu que ceux-ci aient déjà un vétérinaire, a-t-il précisé.

Car cette application ne remplace pas les services d’urgence ou les déplacements. C’est un nouveau service complémentaire, une plus-value, qui peut, le cas échéant, éviter un déplacement dans certains cas ou encadrer des interventions qui pourraient être déléguées au producteur agricole.

Jean-Yves Perreault, président de l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec

Lors d’une rencontre d’information tenue sur la plateforme Zoom, le 11 novembre, Geneviève Côté, vétérinaire au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, a, de son côté, spécifié que la campagne d’implantation de la télémédecine, qui sera lancée ce printemps, sera destinée, dans une première phase, aux éleveurs de bovins laitiers et de boucherie, ainsi qu’à ceux des secteurs ovin et caprin. D’autres phases sont prévues ultérieurement pour les autres secteurs de production, a-t-elle laissé entrevoir.

L’application mobile permettra de standardiser la télémédecine à travers la province en facilitant les échanges à distance entre le vétérinaire et son client tout en permettant de conserver les informations recueillies dans chaque dossier.


EN CHIFFRES

17 %

Proportion des producteurs agricoles en régions éloignées qui qualifient de difficile l’accès aux services vétérinaires

90 %

Proportion des producteurs qui estiment qu’il est indispensable de développer la télémédecine en régions éloignées

Source : Sondage réalisé par le Groupe AGÉCO à l’automne 2022

Avantages et défis de la télémédecine

Avantages :

  • Permet d’accélérer un diagnostic ou un traitement;
  • Facilite le suivi des patients connus;
  • Réduit les déplacements pour les médecins vétérinaires;
  • Réduit les frais de consultations pour le producteur.

Défis :

  • Risque accru d’erreurs médicales;
  • L’accès à un réseau Internet fiable est parfois difficile en région, alors que plusieurs bâtiments ne sont pas branchés sur le WIFI;
  • Les producteurs doivent être formés afin d’être en mesure de bien identifier les pathologies, les maladies et leurs symptômes et savoir administrer certains traitements d’urgence.