Les résultats préliminaires de la caractérisation des sols des terres des Sœurs de la Charité, à Québec, démontrent un potentiel agronomique unique, selon la coordonnatrice du projet d’agro-parc au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Nadine Pelletier. 

En 2022, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, annonçait l’acquisition des terres des Sœurs de la Charité par le gouvernement du Québec, ainsi que la création d’un agro-parc qui viserait notamment à préserver la vocation agricole du site de 203 hectares. Deux ans plus tard, dans le but de préparer le site à la venue de projets agricoles, des travaux de caractérisation sont en cours. Les résultats préliminaires démontrent une importante diversité de sols sur le site.

Le rapport final confirmera le tout, précise toutefois Nadine Pelletier. 

Grandes cultures contre cultures de couverture

Depuis les 10 dernières années, Semican louait les terres de la congrégation des Sœurs de la Charité de Québec pour y cultiver de l’avoine, du soya et des semences. En juin, des producteurs de la région, mandatés par le MAPAQ, sèmeront des cultures de couverture sur les 177 hectares cultivables. L’objectif est, d’une part, d’améliorer la structure et la qualité du sol et, d’autre part, de délaisser la régie de culture conventionnelle pour tendre vers une régie de culture plus écologique tendant vers le biologique, mais sans la certification. 

Le MAPAQ poursuivra, tout au long de la saison 2024, les travaux d’entretien et de mise à niveau des infrastructures entamés en 2023. Si l’arpentage et le bornage des terres ont été finalisés au printemps dernier, les fossés n’ont pas été nettoyés depuis au moins
10 ans, ce qui empêche le bon écoulement des eaux. Ce sera fait cet été, tout comme le ramassage d’ordures laissées par des citoyens et le fauchage de mauvaises herbes le long de résidences adjacentes aux terres. Il est également prévu d’installer des équipements pour apporter l’eau et l’électricité sur le site, de rehausser et de sécuriser les puisards d’eau pluviale, ainsi que de réparer des drains et des conduites souterrains. 

La caractérisation des sols, des milieux humides, des milieux hydriques et des espèces exotiques envahissantes s’étendra sur une période de trois ans. Il est toutefois prévu de commencer à éradiquer le phragmite et la renouée du Japon dès cet automne. 

Des projets maraîchers quatre saisons

Les phases de consultations publiques et de dépôt de documents se sont clôturées le 24 mai dernier. Le MAPAQ s’affaire actuellement à analyser les mémoires et les commentaires déposés en vue d’élaborer le plan directeur de développement 2024-2034. Lors des consultations, Nadine Pelletier a constaté une réelle volonté que des projets maraîchers quatre saisons (notamment hivernaux) voient le jour et que les fruits de cette production reviennent aux citoyens. 

La vocation sociale des projets agricole a également été mise de l’avant au cours de l’exercice. Historiquement, les terres des Sœurs de la Charité étaient cultivées pour nourrir l’hôpital de soins en santé mentale Saint-Michel-Archange. « Il n’y a rien de canné, mais on a soulevé des idées lors des consultations, comme par exemple de faire travailler des gens sur le site de l’Agro-parc qui ont des limitations intellectuelles, comme c’était à l’époque », mentionne la coordonnatrice. 

La prochaine étape du projet d’agro-parc sera l’adoption par le ministre de l’Agriculture du plan directeur de développement, ainsi que son dévoilement à la fin de l’été 2024. L’appel des projets pilotes qui s’implanteront dans l’Agro-parc débutera en 2025.