Territoire 1 septembre 2023

Un ancien producteur décortique le paysage agricole dans un mémoire

À la retraite depuis une décennie, un ancien producteur de grandes cultures et de foin de Contrecœur, en Montérégie, Joseph A. Soltész, peut désormais se consacrer à l’analyse de l’une de ses passions : le paysage agricole québécois. Dans un mémoire qu’il entend soumettre au gouvernement Legault, il explique en quoi, selon lui, la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) a fait en sorte de préserver indirectement la beauté des paysages depuis 45 ans.

« Toute ma vie, j’ai été très sensible à la beauté du paysage. Je me suis récemment rendu compte que cette beauté a été conservée au Québec parce que la loi a bien fait son travail. La loi, qui vise à protéger la zone agricole, a aussi donné, par la bande, un coup de pouce au paysage, sans qu’on s’en rende compte. Maintenant, je pense qu’il est temps d’aller plus loin et d’ajouter formellement la notion de protection du paysage dans la loi », philosophe l’homme de 80 ans. 

Il espère que ses suggestions seront prises en considération lors des consultations publiques annoncées récemment par le ministère de l’Agriculture du Québec visant la refonte de la LPTAA. 

Dans une première ébauche de son mémoire, M. Soltész évoque à titre d’exemple les îles de Sorel, dont la beauté, selon lui, a été préservée grâce à l’application de la loi, qui a empêché plusieurs constructions en zone agricole, le long des chenaux. Des constructions, estime-t-il, qui envahiraient le paysage visuel aujourd’hui. 

En revanche, il estime que l’implantation d’un parc éolien en zone agricole à Saint-Ferdinand, dans le Centre-du-Québec, est un exemple de cas où la loi n’a pas été en mesure de protéger le paysage. Aux yeux de l’ancien producteur, les éoliennes « ne cadrent pas » avec le panorama de cet endroit.

« En intégrant la notion de paysage dans la loi, on pourrait départager ce genre de choses et en tenir compte », analyse-t-il.