Territoire 21 septembre 2023

Rabaska : l’UPA veut au moins protéger les terres en production

À la suite des rumeurs de rachat des terres de la société en commandite Rabaska par le gouvernement québécois, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, ne s’engage pas formellement à protéger les terres actuellement en production.  

Le 15 septembre, après avoir eu accès à des documents confidentiels, Le Journal de Québec a révélé qu’une entente aurait été signée entre Rabaska et le gouvernement Legault, par l’entremise du ministère de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, pour l’achat des terres en question, situées dans l’est de Lévis. Le montant de la transaction se situerait entre
29 M$ et 34 M$. « J’étais en état de choc quand j’ai vu ça, a réagi le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches, James Allen. On n’était pas informés. Ça fait des mois qu’on parle de ce dossier. Ça aurait été la moindre des choses que le ministre de l’Agriculture nous informe de ça. »

James Allen. Photo : Archives/TCN

Sa fédération régionale a demandé à rencontrer le ministre Lamontagne, de même que celui de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, afin de trouver un terrain d’entente sur l’avenir des 272 hectares de terres qui font litige.

Auparavant, l’UPA avait réclamé que le gouvernement adopte un décret afin que ces terres soient réintégrées en zone verte. « Le ministre a dit, au courant de l’été : “Les terres ne nous appartiennent pas. Que voulez-vous qu’on fasse?” Là, elles appartiennent au gouvernement », a fait valoir James Allen. « C’est le temps que les bottines suivent les babines. S’il veut faire de quoi, c’est le temps de nous le montrer. Il a ben beau parler et dire que c’est important, la protection du territoire agricole, s’il ne fait rien, ça ne change pas grand-chose. Ce qu’on voudrait, c’est que les 272 hectares reviennent en zone verte. » 

Il s’est toutefois dit ouvert à une certaine négociation, tant que les 80 hectares actuellement consacrés à la culture de pommes de terre et que les 43 hectares d’érablière sont préservés. 

Pas d’engagement formel du gouvernement 

Questionné par La Terre à savoir s’il comptait s’engager à préserver les terres actuellement en culture, le ministre a notamment répondu ceci par courriel : « C’est un dossier très complexe impliquant plusieurs acteurs. Le site est important pour le développement économique de la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. On sait qu’il y a des activités agricoles actuellement sur une portion des terres. Les discussions se poursuivent entre le gouvernement et l’ensemble des groupes impliqués. Mon équipe est en discussions avec les associations agricoles. » 

« Comme ministre de l’Agriculture, a-t-il poursuivi, chaque matin je me lève et je travaille pour protéger et valoriser notre territoire et nos activités agricoles. En parallèle, j’ai lancé le 21 juin dernier une consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles au Québec justement pour que l’on réfléchisse à la façon de moderniser la cadre entourant la protection de nos terres agricoles. »

En date du 21 septembre, le ministre Fitzgibbon n’avait pas encore répondu aux questions de La Terre.