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ROUYN-NORANDA – Les producteurs agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue ont profité de leur assemblée générale annuelle du 22 novembre, à Rouyn-Noranda, pour adopter une résolution extraordinaire en faveur d’une aide spécifique aux entreprises agricoles des 34 MRC de la province considérées comme « prioritaires » par le ministère de l’Agriculture.
Les temps sont particulièrement durs pour l’agriculture en région. La vigueur des mobilisations organisées loin des grands centres en a donné un premier aperçu, mais voilà que des données compilées par La Financière agricole permettent de mesurer l’ampleur de la crise. En Abitibi-Témiscamingue, près de 40 % des fermes ont formulé une demande de garantie de prêt de fonds de roulement.
Pour Pascal Rheault, président de la fédération régionale de l’Union des producteurs agricoles (UPA), cela témoigne de la « fragilité financière » des entreprises situées dans les MRC dites prioritaires, qui sont caractérisées par une taille moyenne inférieure à la moyenne provinciale et un certain éloignement des marchés. « Il faut que tu aies un bilan déficitaire [pour avoir accès à ces fonds d’urgence]. Et 40 % des entreprises, c’est beaucoup! » s’exclame-t-il, précisant que si les productions animales, notamment la production bovine, sont particulièrement vulnérables, d’autres productions moins soumises aux aléas du marché écopent aussi.
Des gestes concrets pour des « régions fortes »
Pascal Rheault plaide que cette résolution extraordinaire vise aussi à conscientiser les décideurs dans le contexte où la nouvelle politique bioalimentaire du Québec est attendue au printemps. « Le premier ministre a dit que ça lui prenait des régions fortes. À un moment donné, il va falloir qu’il soit conséquent avec ses paroles. Il y a un paquet de petites affaires qui peuvent se faire », soutient-il.
L’UPA n’a pas souhaité inclure de propositions précises dans le texte de la résolution, préférant laisser toute la latitude aux institutions quant aux moyens d’action à privilégier. Mais des producteurs ont tout de même avancé quelques pistes de solution.
« Le patrimoine des entreprises agricoles est moins grand. La distance des marchés [est un autre enjeu]. Dans le lait, on a un système de transport collectif et c’est merveilleux, mais dans toutes les autres productions, ça n’existe pas. Les réalités sont tellement différentes que si on veut occuper tout le territoire du Québec, on a besoin de modulations », plaide Michel Robert, président des Producteurs de lait de l’Abitibi-Témiscamingue.
Son homologue des Producteurs de bovins insiste pour sa part sur les coûts de transport, tant pour la vente d’animaux à l’encan que pour l’achat d’intrants. « Ça fait des dépenses de plus. Les terres sont moins chères, mais elles ne sont pas reconnues quand on veut faire des prêts. Ça nous coupe le crédit qu’on pourrait avoir », fait remarquer Vincent Boisvert.
La résolution proposée par la Fédération de l’UPA de l’Abitibi-Témiscamingue, qui avait préalablement obtenu l’aval du conseil général, doit être débattue lors du Congrès général de l’UPA, à Québec, le 4 décembre.